La FIJ dénonce la manipulation politique tandis que la justice algérienne confirme la peine de prison du directeur du Matin

La Fédération Internationale des Journalistes condamne « la main mise du pouvoir et sa politique d’influence » lors du verdict du procès de Mohammed Benchicou, Directeur du journal Le Matin maintenant la peine à deux ans de prison ferme.

« Cette affaire a tous les cachets d’une manipulation politique- une voix qui émane de la presse indépendante, un procès sans crédibilité aucune et maintenant une peine de prison qui est réellement disproportionnée et répressive, » déclare Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Ceci n’est qu’une intimidation qui jette de l’ombre sur le système juridique et démocratique en Algérie. »

La FIJ considère que cette confirmation de peine de prison infligée à Benchicou, détenu pour infraction à la législation sur les devises, suite à son arrestation à l’aéroport d’Alger l’année passée constitue un acte méprisable. Fait qui est également renforcé par la décision de la Court d’augmenter l’amende qui lui a été imposée lors d’un précédent procès.

« Cette confirmation de peine est non seulement grave et alarmante mais elle démontre clairement la volonté des autorités de museler, et ce par tous les moyens, les voix indépendantes d’Algérie », a déclaré White. « Dans ce contexte d’acharnement, nous projetons d’envoyer une lettre formelle adressée au président de la République Algérienne sur le cas Benchicou et des autres journalistes détenus ou en procès. »

La condamnation de la FIJ suite à la décision inique de la justice algérienne dans cette affaire intervient après une série de revendications pour la libération de plusieurs journalistes algériens emprisonnés.

Hafnaoui Ghoul, autre journaliste et activistes des droits de l’homme détenu pour diffamation à la suite d’un entretien publié dans le quotidien algérien Le Soir, s’est vu lui aussi condamné à trois mois de prison.

Dans un communiqué de presse, la rédaction du journal Le Matin a dénoncé avant-hier « la dérive totalitaire du pouvoir qui semble s’acharner contre toutes les libertés ». Le journal a également émis de sévères critiques à l’égard des autorités algériennes et de cette décision de justice qu’il juge « politique, sans fondement et surtout sans aucun fait tangible qui légitimerait une telle condamnation ».


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