La FIJ demande la libération d’un journaliste détenu en RD Congo

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd’hui l’arrestation et la détention de Robert Shemahamba, journaliste à la radio privée Mitumba émettant d’Uvira dans la province du Sud Kivu à l’Est du pays, qui est détenu depuis le vendredi 17 décembre 2010 dans les locaux de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR).

« Cette arrestation démontre l’attitude hostile à la liberté de la presse et la liberté d’opinion de la part des autorités congolaises », a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « En démocratie, les journalistes et les citoyens ont le droit de débattre et même de critiquer les actes de leurs élus. Cette arrestation  est mauvais signe pour les journalistes à l’approche des élections de 2011».

Selon des sources locales, Robert Shemahamba avait animé une émission intitulée « Franc Parler » au cours de laquelle ses invités (de tous bords) ont abordé entre autres sujets, le dernier discours du Président Kabila sur l’état de la Nation que certains n’avaient pas manqué de critiquer. Le vendredi 17 décembre, il a été convoqué à l’ANR et y est détenu depuis et même l’assistance d’un avocat lui a été refusée. Aux dernières nouvelles, le journaliste fait l’objet d’un isolement et même ses proches auraient des difficultés à lui parler. 

Un autre journaliste d’Uvira, Dominique Kalonzo correspondant de radio Maendeleo basée à Bukavu a pu contacter l’Agence France Presse pour l’informer qu’il est présentement en clandestinité parce que traqué pour avoir pris part à l’émission incriminée.

En fin juin, Stanislas Nkundiye, Secrétaire Général du Syndicat National des Professionnels de la Presse (SNPP) affilié à la FIJ avait été arrêté et gardé au secret pendant plus de 48 heures  pour avoir tenu des propos qui n’avaient pas plu au pouvoir.

La FIJ appelle les autorités congolaises à libérer immédiatement et sans condition le journaliste et à assurer la sécurité à tous ceux qui ont pris part à l’émission.

« A l’approche des élections de 2011, la liberté d’opinion, la liberté d’expression et la liberté de la presse doivent être sauvegardées à tout prix »,  a ajouté Baglo.

Pour plus d’informations contacter la FIJ au   +221 33 867 95 87   

La FIJ représente plus de 600,000 journalistes à travers125 pays dans le monde entier