La FAJ s’indigne contre la politique de répression systématique du journalisme indépendant en Tunisie

La Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) s’est  indignée aujourd’hui contre la politique des autorités tunisiennes de réprimer systématiquement la presse libre et indépendante depuis la tentative de putsch organisée contre le bureau légitime du Syndicat National des journalistes (SNJT) et demande la libération immédiate et sans conditions de Tawfiq Ben Brik journaliste indépendant et de Fahem Boukaddous, correspondant de la chaîne satellitaire « Dialogue tunisien ».

 

« Ce qui se passe en Tunisie est contraire aux principes élémentaires de la démocratie, de la liberté d’opinion et d’expression.» a déclaré Omar Faruk Osman Président de la FAJ. «Depuis un certain temps, on assiste à une volonté manifeste de mettre au pas tous les journalistes qui veulent travailler de manière libre et indépendante. Il est temps de mettre un terme aux violations de la liberté de la presse et des droits humains».

 

En Août 2009, Tawfiq Ben Brik, connu pour ses articles critiques sur  le gouvernement tunisien a été incarcéré illégalement puis condamné à une peine de 6 mois d'emprisonnement, dans une affaire montée de  toutes pièces selon les membres de son collectif de défense et des organisations des droits de l'homme. Il se trouve actuellement dans des conditions pénibles et privé illégalement par la direction pénitentiaire de la visite de ses avocats bien qu'ils soient en possession d'autorisations du tribunal. Son état de santé est alarmant vu qu'il souffre d'une maladie rare.

 

Fahem Boukaddous correspondant de la chaîne satellitaire "Dialogue Tunisien", a été quant à lui condamné à une peine de 4 ans de prison pour « constitution d’une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens » uniquement pour avoir couvert et relayé le mouvement de la chaîne Al-Hiwar Attounsi. Il sera jugé en appel le 23 février 2010.

 

De même deux activistes de la société civile travaillant comme correspondants pour des médias locaux ont été jugés à des peines de prison dans des affaires se rapportant à leurs couvertures des élections d’octobre 2009 et des événements tragiques qu'à connu la région minière en Tunisie.

 

D'après les observateurs, ces jugements ont été entachés d'irrégularités atroces qui reflètent l'absence d'indépendance de l'autorité judiciaire, même s’il faut se féliciter de la libération de Zouhayr Makhlouf correspondant du journal électronique "Assabil Online" suite à un séjour de prés de 4 mois en prison.

 

En outre, le tribunal de Tunis examinera le 1er mars prochain l'affaire portée par le SNJT pour annuler le congrès illégal du 15 août 2009 qui a amené une direction illégale et illégitime imposée à la tête du syndicat.

 

La FAJ appelle les autorités tunisiennes à mettre fin à toute ingérence dans les affaires internes du SNJT et propose sa médiation et sa supervision pour l’organisation diligente du congrès unifié du Syndicat pour plus de sérénité dans leurs relations avec les médias afin que la liberté de la presse et la liberté d’expression deviennent une réalité dans ce pays.

 

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