Journée mondiale de la liberté de la presse au Niger: 'En avant pour une presse nigérienne libre et responsable !'

Communiqué du Syndicat des Agents de l'Information (SAINFO)

Ce jour, 3 mai 2004, la famille de la presse de par le monde entier, commémore la Journée Internationale de la Liberté de la presse.

C'est pour nous, l'occasion de jeter un regard rétrospectif sur la liberté de la presse et l'exercice du métier de journaliste, 13 ans après la Déclaration de Windhoek, consacrant le 3 mai de chaque année, la journée internationale de la liberté de la presse.

Cette journée est aussi l'occasion pour nous de réaffirmer notre compassion aux familles de nos confrères disparus au cours de cette année.

Depuis cette Déclaration historique, que de chemins parcourus, que des écueils surmontés . En effet, dans beaucoup de pays, des progrès' notoires en matière de la liberté de la presse ont été enregistrés.

Au Niger, particulièrement, il faut se féliciter de constater qu'aujourd'hui, la liberté de la presse est une réalité. Le pluralisme des médias existe. Mais nous devons reconnaître que s'agissant de l'indépendance des journalistes, beaucoup de choses reste encore à faire Les journalistes nigériens subissent quotidiennement des pressions lors de traitement de l'information

Les conditions matérielles demeurent encore précaires et les moyens de travail obsolètes. Pire, des confrères ont connu la prison, corrompus ou intimidés pour avoir voulu exercer librement leur métier.

Face à cette situation, nous demandons incessamment aux autorités politiques d'aller dans les meilleurs délais vers une dépénalisation totale du délit de presse, tout en créant les conditions pour l'avènement d'une convention collective interprofessionnelle relative au secteur des médias nigériens.

Nous invitons également nos confrères au respect strict de l'éthique et de la déontologie et des dispositions de la Charte des journalistes professionnels à laquelle ils ont librement souscrit.

Chères consœurs, chers confrères ,

Nous devons, refuser de prêter nos talents aux marchands du désastre, en respectant en toutes circonstances, le principe de l'impartialité.

Mesdames, Mlles, Messieurs, chers camarades

Les progrès enregistrés un peu partout à travers le monde dans la promotion de la liberté de la presse, ne doivent en aucun cas occulter la réalité . Car malheureusement, dans plusieurs régions du monde, cette liberté est aujourd'hui menacée par des intérêts politiques, économiques, financiers, militaires, religieux voire criminels.

Témoins gênants, des journalistes sont tombés sur le champ d'honneur pour leurs écrits, pour une phrase de trop sur les exactions d'un pouvoir, contre l'intolérance d'un groupe d'extrémistes ou sur la corruption d'un régime.

Des exemples sont légions de ces exactions contre les journalistes à travers le monde, qui demeurent encore impunis.

Pourtant, il est indéniable que la liberté de la presse est l'un des piliers de la démocratie, elle-même indispensable à tout développement socio-économique durable.

D'un continent à l'autre, les atteintes à la liberté de la presse ont changé de nature au gré de l'évolution politique des régimes ou de l'humeur de leurs dirigeants.

La démocratisation de certains régimes africains, notamment sous la pression des bailleurs de fonds, a parfois été propice à l'éclosion d'une presse indépendante qui ne ménage pas ses critiques à l'endroit du pouvoir.

En effet, la création et la promotion d'une presse indépendante, pluraliste et libre sont indispensables au progrès et à la préservation de la démocratie.

C'est un processus pour lequel les journalistes doivent continuer à se battre en vue de son maintien et de sa défense.

Chères consœurs, chers confrères,

La liberté de la presse n'autorise point les journalistes à s'adonner à certaines déviations.

L'exercice responsable d'une liberté est la meilleure garantie de sa pérennité. Le lien logique entre liberté et responsabilité se pose avec autant d'acuité que la mission des médias est d'informer les citoyens de façon claire et objective.

Pour mener à bien leurs activités, les journalistes doivent composer avec les diverses contraintes qui pèsent sur eux et rejaillissent sur leur indépendance.

Leur influence au sein de la société les oblige à une extrême vigilance au quotidien.

La liberté de la presse, disons le tout haut, n'est pas une licence à la diffamation, à l'injure et à la propagation des fausses nouvelles, actes qui sont du reste des délits punis par la loi.

C'est donc pour favoriser les conditions saines d'une pratique de métier de journalistes qu'a été adoptée la déclaration de Windhoek, instituant une journée internationale de la liberté de la presse.

En mettant un accent particulier sur les notions d'indépendance et de pluralisme, la Déclaration de Windhoek voulait simplement que le contenu des articles soit entièrement libre de tout contrôle gouvernemental et doit échapper aux pressions dictées par les objectifs commerciaux et financiers du propriétaire de l'organe de presse en question . La Déclaration rappelons-le, entend la suppression des monopoles de tous genres et l'existence du plus grand nombre possible de journaux, magazines et périodiques reflétant l'éventail le plus large possible des points de vue de la communauté.

Mesdames, Messieurs

Nous nous joignons aux organisations socioprofessionnelles des médias du monde entier pour exhorter les décideurs à tous les niveaux à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour veiller à ce que les journalistes accomplissent leur travail sans entrave aucune, ni crainte, afin que les populations tirent le maximum de profit de la libre circulation de l'information.

Vive la liberté de la presse

Vive le SAINFO

Vive l'AJN

En avant pour une presse nigérienne libre et responsable

Je vous remercie de votre attention.


Voir également

Journée mondiale de la liberté de la presse: priorité à la justice, à la sécurité et à la solidarité, déclare la FIJ