Journalisme en crise au Maroc: Il faut réformer la Code de la Presse

Le comité exécutif de la Fédération Internationale des Journalistes réuni à Sydney les 8 et 9 décembre, considérant la situation de la liberté de l'information au Maroc, exprime sa solidarité avec le Syndicat National de la Presse marocaine (SNPM) dans sa lutte pour une réforme du Code de la Presse et pour la liberté de l'information.

Après avoir déploré l'interdiction des trois hebdomadaires marocains, le comité exécutif, saisi de l'affaire par son membre M'Jahed Younes, considère qu'il est nécessaire de supprimer l'article 77 du Code de la Presse permettant aux autorités l'interdiction et la saisie des publications sans recours à la justice, seule autorité habilitée à prononcer des sanctions contre les abus commis par les médias.

Le comité exécutif rappelle que la profession du journalisme nécessite aussi le respect des règles de la déontologie et considère que l'exercice de la liberté doit être garanti par la responsabilité envers l'opinion publique pour que les médias soient un outil de communication crédible.

Il faut créer les conditions d'un journalisme professionnel, tout particulièrement mettre sur pied un conseil de presse servant de structure d'autorégulation de la profession propre à gérer les questions de déontologie dans le journalisme marocain.

Le comité exécutif demande aux autorités marocaines une réforme des médias publics ainsi que la suppression du monopole d'Etat.

En effet, le non-respect des conditions de l'édification d'un Etat de droit exigeant la démocratisation des médias publics et la modification du statut des professionnels pour qu'ils puissent exercer leur métier dans un espace de liberté et d'indépendance vis-à-vis des autorités et de toute influence, entrave le rôle de service public qui doit être joué par ces médias.