Au Burundi, la liberté d’expression muselée

Parce qu’un éditorial était présumé « contraire à l’éthique professionnelle », une radio du Burundi sera suspendue à partir de lundi, 2 octobre. La Fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale de la profession (600.000 membres dans 140 pays), condamne cette décision avec force.

Parce qu’un éditorial était présumé « contraire à l’éthique professionnelle », une radio du Burundi sera suspendue à partir de lundi, 2 octobre. La Fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale de la profession (600.000 membres dans 140 pays), condamne cette décision avec force.   Depuis avril 2015, le Burundi sombre dans la terreur et les violences quotidiennes auraient causé plusieurs centaines de morts, sans compter les nombreux Burundais qui ont fui le pays. Parmi eux des dizaines de journalistes qui, tant bien que mal, continuent de remplir leur mission d’informer depuis les pays voisins, notamment au Rwanda. Dans un lapidaire communiqué de presse daté du jeudi 28 septembre, le Conseil national de la communication (CNC), l'organe officiel de régulation de la presse au Burundi, a suspendu pour trois mois CCIB FM, la radio de la Chambre de commerce pour un éditorial jugé "contraire à l'éthique professionnelle". La radio est sanctionnée précisément pour avoir diffusé le 18 septembre un éditorial qui a déploré « le silence du gouvernement de Bujumbura après le massacre de réfugiés burundais dans la localité de Kamanyola en République démocratique du Congo (RDC) ». «Nous appelons le président de la CNC à revenir sur sa décision car un éditorial est par nature une prise de position, a déclaré Philippe Leruth, le président de la FIJ. Le CNC est un organe de régulation qui doit d’abord privilégier le dialogue et défendre la liberté d’expression. » « La liste des atteintes à la liberté de la presse est longue au Burundi, poursuit le président de la FIJ, et je demande une nouvelle fois au Président de la République, Pierre Nkurunziza, d’ordonner la fin du harcèlement des journalistes travaillant dans le pays.» 

Pour de plus amples informations, veuillez contacter la FIJ au + 32 2 235 22 16

La FIJ représente plus de 600 000 journalistes dans 140 pays

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