Vérité pour Guy-André Kieffer: Le gouvernement français doit aider la justice

Le journaliste Guy-André Kieffer a disparu en Côte d’Ivoire depuis le 16 avril 2004 (soit 578 jours). Le tort de Guy-André, spécialiste des matières premières ? Avoir pris le parti des petits producteurs de cacao, mais surtout avoir mis au jour les filières de l’argent et des sociétés de blanchiment. Il se sentait menacé.

Le comité de soutien pour la vérité sur la disparition de Guy-André Kieffer, auquel participe le SNJ-CGT, a tenu une conférence de presse le mardi 15 novembre, à laquelle participait un collectif de quinze avocats qui vient de se créer pour soutenir l'action du comité et ne pas laisser enterrer l’affaire !

Selon les avocats, le mutisme sur cet enlèvement est intimement lié à la raison d’Etat.

La justice est saisie suite à une plainte de la famille et une commission rogatoire internationale est en cours. Le juge d’instruction français Ramael n’a pas ménagé ses efforts. Son enquête préliminaire l'a mené en Côte d'Ivoire dans l'entourage du président Gbagbo; le beau-frère du président, Michel Legré, cité par des protagonistes aurait disparu.

Par ailleurs, les noms des commanditaires et des acteurs présumés de l’enlèvement sont cités dans le dossier d’instruction. Ces personnes, très proches du président Gbagbo, n’ont pourtant pas été entendues. Les autorités ivoiriennes ont la volonté de soustraire à la justice les principaux acteurs de l’affaire, notamment deux militaires.

En France, l’audition de plusieurs personnalités a été demandée par les avocats; en vain. Les avocats souhaitent donc la déclassification de certaines pièces classées secret-défense.

Depuis la nomination de Philippe Douste-Blazy au ministère des affaires étrangères, le dossier semble ne plus avancer; le gouvernement se réfugiant derrière la commission rogatoire internationale.

Pour le SNJ-CGT, le Comité et les avocats, il appartient pourtant aux autorités françaises d’aider la justice à la manifestation de la vérité ; or la France est muette !

Le SNJ-CGT va donc demander un rendez-vous au ministre des affaires étrangères et va saisir la Fédération Internationale des journalistes (FIJ).

Montreuil, le 15 novembre 2005