Tunisie : la direction de la FIJ va se pencher sur “l’ombre de l’influence politique” qui plane sur le syndicat

La

Fédération Internationale des Journalistes prévoit de mener une enquête approfondie

des événements concernant une réunion controversée organisée le week-end

dernier et durant laquelle une direction pro-gouvernementale a été installée à

la tête du syndicat des journalistes en Tunisie.

"L'ombre de l'influence politique dans cette affaire ne fait aucun doute",

a déclaré le Secrétaire général de la FIJ, Aidan White. "La réunion s'est

déroulée dans un lieu mis à disposition par le Gouvernement, le Président

nouvellement élu est un membre bien connu du parti au pouvoir et l'assemblée a

envoyé un message louant le gouvernement du Président Ben Ali - et tout cela

quelques semaines avant les élections présidentielles."

La FIJ est active en coulisses pour réparer une scission qui s'était crée au sein du

Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) plus tôt cette année. Les

dirigeants du syndicat ont été attaqués pour avoir publié un rapport critiquant

les conditions de travail des journalistes et de la liberté de la presse dans

le pays.

La démission d'un certain nombre de membres du comité directeur signifiait

qu'une assemblée nationale extraordinaire allait devoir être organisée pour

réélire de nouveaux dirigeants mais les efforts initiés par la FIJ pour trouver

une date convenant à toutes les parties ont échoué. La réunion de samedi était

organisée par les opposants des dirigeants du syndicat élus l'an dernier et

elle n'a pus se dérouler que suite à l'échec d'un procès mettant en doute sa

légalité.

La FIJ a

officiellement décliné une invitation à participer à cette réunion. 

"La FIJ

n'a pas approuvé le procédé " a également déclaré M. White.

"Notre Comité Exécutif a insisté sur sa volonté de rester neutre dans ces

querelles et étudiera les évènements du week-end de très près avant de donner

son avis. Il existe toujours une possibilité d'unifier le mouvement de journalistes

en Tunisie."

Une deuxième réunion, organisée par la direction du SNJT devrait se tenir le 12

septembre.

En 2004, la FIJ a suspendu l'Association des Journalistes Tunisiens car ses

dirigeants avaient remis un Prix pour la liberté de la presse au Président Ben

Ali. Pour être membre de la FIJ, les syndicats et les associations de

journalistes doivent être politiquement indépendants des gouvernements et des

partis politiques.

Pour plus d'information, veuillez contacter la FIJ au +32 2 235 2200
La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans 123 pays