Trois étapes pour des médias de qualité: Les exigences de la FIJ à l’occasion de la journée mondiale des Nations Unies sur les droits d’auteur

La Fédération internationale des journalistes demande aujourd’hui aux responsables politiques de célébrer la journée mondiale des droits d’auteur de l’UNESCO 2005 par l’adoption d’un programme en trois étapes pour garantir la qualité et la diversité des contenus médiatiques.

“L’importance de la protection des droits d’auteur ne doit pas être négligée dans un monde dominé par la mondialisation, la révolution des communications et le besoin de millions de personnes d’accéder à une information fiable ».

“Pour assurer la nécessaire qualité et la diversité de l’information et notamment des travaux journalistiques et photographiques, il est impératif de garantir

  • Un – que les gouvernements soutiennent les créateurs par l’amélioration des niveaux de protection des droits d’auteur et la mise en oeuvre de ces droits lorsqu’ ils existent

  • Deux –que les éditeurs et radiodiffuseurs mettent un terme aux processus d’intimidations et de menaces qui obligent journalistes et écrivains à céder leurs droits

  • Trois – que chaque partie puisse négocier des accords leur garantissant une rémunération équitable lors de la réutilisation de leur travail et leur reconnaissant des droits moraux afin de protéger l’intégrité du journalisme.

    Dans un communiqué publié à Bruxelles, la FIJ insiste auprès des agences des Nations Unies pour qu’elles gardent ces objectifs à l’esprit dans le processus de négociation de nouveaux traités internationaux

    L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle discute de l’adoption d’un traité protégeant les radiodiffuseurs alors qu’un instrument protégeant les artistes interprètes de l’audiovisuel a été rejeté en 2000, en raison de la réticence de certaines délégations à offrir aux artistes- interprètes une protection suffisante, y compris de leurs droits moraux.

    “Les délégations de l’OMPI doivent respecter l’équilibre en accordant des droits au bénéfice des radiodiffuseurs traditionnels. Elles doivent s’assurer que ce faisant elles n’empiètent pas sur les droits des auteurs et des artistes- interprètes sur le contenu radiodiffusé », explique la FIJ.

    De même, pour la FIJ, le projet de Convention de l’UNESCO concernant la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques doit respecter les priorités sociales, démocratiques et culturelles et ne pas être subordonné à des impératifs économiques. “La promotion de la diversité culturelle ne doit en aucun cas être subordonnée aux accords internationaux sur le commerce et les investissements”, explique la FIJ. « Il est temps que les Etats membres s’engagent de manière spécifique pour soutenir les créateurs et la mise en œuvre des droits d’auteur dans le texte même de la Convention ».

    La FIJ se félicite des développements positifs visant à introduire une protection des droits d’auteur des journalistes dans certaines régions du monde. En Uruguay, une nouvelle loi sur les droits d’auteur reconnaît les droits patrimoniaux des journalistes et leur droit d’autoriser les utilisations secondaires de leur travail. La FIJ a également exprimé sa satisfaction devant l’adoption en novembre 2004 d’une convention collective- cadre par les acteurs du paysage médiatique de l’ensemble des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui pourrait servir de base à la négociation de conventions collectives dans toute la région.

    “Ces progrès sont un indicateur de ce qui peut être accompli. La célébration de la journée mondiale de l’UNESCO sur les droits d’auteur ne doit pas ignorer le fait que la plupart des créateurs dans le monde ne jouissent pas d’une protection de droits d’auteur efficace » rappelle la FIJ. « C’est pourquoi le plan en trois étapes est le point de départ nécessaire de toute réforme».

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