Quelles Perspectives ?

Il va de soi que, dans ces conditions, à Djibouti, la presse indépendante du pouvoir ne peut s’en sortir sans aide extérieure. Cette aide peut revêtir diverses formes.

Elle peut être matérielle par la fourniture de moyens de fonctionnement et d’équipement à l’association des journalistes indépendants. Celle-ci pourrait ainsi s’installer dans des locaux et se doter d’une unité d’imprimerie à utiliser en coopérative, et à moindre coût, par les différents titres.

Elle peut également, et toujours avec l’ADJI, être intellectuelle et prendre la forme d’actions de formation à faire sur place ou à l’extérieur selon le cas. Mais aussi consister en la fourniture d’une expertise pour étudier les voies et moyens de développer, dans la mesure du possible, la presse et les médias audio-visuels indépendants. Une assistance pour l’élaboration alternative d’un statut du journaliste et d’une loi plus libérale de la presse, semble notamment nécessaire.

Enfin, elle peut, et doit, être démocratique pour contribuer à l’avènement d’un environnement démocratique et d’un Etat de droit au pays. Car il serait illusoire de vouloir promouvoir la presse indépendante à Djibouti sans évolution démocratique. Une campagne de sensibilisation, par voie médiatique comme auprès des décideurs, de l’opinion démocratique sur la situation locale nous paraît particulièrement indiquée…

Nous invitons instamment les démocrates du monde à ne pas rester insensibles à ce que, là-bas, en terre djiboutienne, loin des yeux de l’opinion démocratique, et sous le regard de soldats agissant en son nom, la liberté si vitale à l’homme lui est refusée. La presse n’y a point droit de cité, la démocratie est absente et la survie difficile. Une chape de plomb liberticide, dont le sort réservé à la presse n’est que l’une des manifestations les plus flagrantes, maintient tout un peuple dans la détresse morale et la misère matérielle. Sans que ce soit une fatalité…


Djibouti: Le Témoignage de Daher Ahmed Farah, Novembre 2003.

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