Amérique du Nord: les syndicats à la rescousse des travailleurs des médias

La région Amérique du Nord de la FIJ s'est réunie le 13 mai pour aborder et coordonner notre réponse à la crise du Covid et à la crise financière auxquelles sont confrontés nos membres et notre industrie. Les participants à la réunion étaient issus des organisations suivantes : Unifor (Canada), NWU (États-Unis), TNG-CWA (États-Unis), NUJ (Royaume-Uni et Irlande). Le Secrétaire général adjoint de la FIJ était également présent. Afin de souligner la gravité de la situation, le représentant de TNG-CWA Canada n’a pu participer à la réunion en raison d’une nouvelle série de licenciements.

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La pandémie et l'effondrement financier ont dévasté une industrie déjà en crise bien avant le déroulement de ces récents événements. Aux États-Unis, plus de 25% des employés des rédactions ont perdu leur emploi au cours des 10 dernières années, des fonds d’investissement ayant pris le contrôle de l'industrie, et plus de 2.000 journaux, hebdomadaires et points de vente régionaux et locaux ont disparu. Selon le New York Times, depuis mars, plus de 33.000 journalistes ont été mis en congé, licenciés ou ont subi des réductions de salaire. Selon une enquête, environ 80% des freelances qui ont demandé une aide spéciale pour faire face au chômage dû à la pandémie aux États-Unis ne l'ont pas encore reçue au 1er mai.

Alors que les journalistes ont été durement touchés par la crise actuelle, nos syndicats entament actuellement cette bataille dans une position de force relative, la NewsGuild et le WGAE (Writers Guild of America) ayant syndiqué plus de 5000 journalistes depuis 2015.

Le TNG-CWA a évité les licenciements, du moins pour le moment, au Miami Herald et au Denver Post et a convaincu la direction du Los Angeles Times et du Omaha World-Herald d'offrir un programme de «partage du travail» qui, dans le cadre complexe de l’aide fédérale, pourrait mener certains travailleurs à gagner plus en étant mis en congé une journée par semaine qu’en travaillant à temps plein.

Le NWU a recruté près de 300 freelances dans les médias numériques depuis octobre, et s'est récemment joint à 12 autres groupes d’organisations d'écrivains et de médias pour envoyer une lettre à la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi afin d'obtenir des moyens supplémentaires pour les freelances pendant cette crise.

Les syndicats affiliés de la région Amérique du Nord de la FIJ se concentrent également sur la protection de leurs membres à court terme tout en consolidant la stabilité du secteur des médias pour l'avenir. Cela comprend une combinaison de financement gouvernemental pour le journalisme aux États-Unis et au Canada en tant que bien public, et la mise en œuvre d’une pression internationale pour taxer les GAFAM, en particulier Google et Facebook, qui ont absorbé une grande partie des revenus publicitaires et publié des informations qu'ils n'ont pas produites. Cette stratégie est dans la droite ligne de la Plateforme mondiale de la FIJ pour un journalisme de qualité. La NewsGuild a lancé une campagne de lobbying pour obtenir un financement gouvernemental pour soutenir le journalisme, y compris des subventions pour maintenir les journalistes sur la liste des salaires.

Nous prévoyons atteindre un niveau plus élevé de membres actifs et une syndicalisation accrue, à l'instar de ce qui s'est passé pour Amazon, afin de d'instaurer des changements qui pourraient conduire à un secteur restructuré et plus sûr après cette tempête.

Larry Goldbetter, président de National Writers Union (NWA)

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