Lois répressives au Sénégal : un journaliste emprisonné, deux en attente de leur procès

La Fédération Internationale des journalistes (FIJ) s’indigne de l’emprisonnement du directeur de publication du quotidien L’Office Moustapha Sow, pour six mois ferme suite à un procès pour diffamation l’opposant à l’entrepreneur Bara Tall. Deux journalistes de L’Observateur, Serigne Saliou Samb et Mamadou Seck doivent être cette semaine entendus pour diffusion de fausses nouvelles par le Procureur de la République.

« Lors de la condamnation de Moustapha Sow en février dernier, le tribunal avait décerné un mandat d’arrêt contre lui et c’est ce mandat que le parquet a fait exécuter en l’arrêtant le 29 juin, bien que son avocat ait interjeté appel » a dit à la FIJ Lamine Ndour, rédacteur en chef de L’Office.

La condamnation de Moustapha Sow fait suite au procès que lui a intenté ainsi qu’à son journal, Bara Tall, le directeur d’une entreprise de travaux publics. Ce dernier a dit avoir été diffamé dans des articles de L’Office évoquant la surfacturation par sa société des travaux dans la ville de Thiès (Centre du pays). Un scandale dit « l’affaire des chantiers de Thiès » qui a conduit en prison pour corruption, l’ex Premier Ministre et maire de ladite ville, Idrissa Seck.

« Nous sommes indignés par l’emprisonnement de Moustapha Sow alors qu’il n’a pas épuisé les voies de recours que lui confèrent la loi. Nous demandons à cet effet à la justice sénégalaise sa remise en liberté en attendant son procès en appel » a déclaré Gabriel Baglo, le Directeur du Bureau Afrique de la FIJ.

Des journalistes du quotidien L’Observateur sont également traduits en justice pour diffamation. Serigne Saliou Samb doit répondre ce 4 juillet, d’accusations suites à des articles traitant d’une affaire de corruption dans la réalisation des travaux d’aménagement de la Corniche Ouest impliquant des personnalités de l’Etat et un consortium d’entreprises.

Mamadou Seck doit lui, être entendu le 6 juillet par le Procureur de la République auprès du Tribunal de Dakar pour avoir cité le Ministre de la Justice Cheikh Tidiane Sy dans la mise en liberté Pape Massata Diack, l'agent marketing de l'Equipe nationale de football du Sénégal, incarcéré pour escroquerie.

« Depuis l’emprisonnement de Madiambal Diagne en 2004, la liberté de la presse ne cesse d’être malmenée au Sénégal » a ajouté M. Baglo. « Nous appelons la justice du pays à se démarquer de cette vague d’intimidations et demandons aux députés de dépénaliser les délits de presse».


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