Liberté d'expression en Afrique de l'Ouest

Déclaration du Bureau de l’UJAO lors de la rencontre de l’IFEX 8 -13 Septembre 2002, Dakar - Sénégal



Au cours des dernières années, l’ UJAO a constaté que les restrictions à la liberté d’expression se sont multipliées dans la plupart des pays africains. Elles tournent autour des assassinats non élucidés, l’emprisonnement des journalistes, l’interdiction de journaux ou la fermeture de stations radio, la censure, l’adoption de lois restrictives ou l’utilisation d’anciennes lois pénales archaïques, les restrictions à l’accès à la formations détenue par les autorités publiques et autres entités travaillant dans la sphère publique, ou de manière plus subtile l’utilisation des mesures fiscales et économiques (telles l’interdiction de la publicité dans les journaux indépendant et la corruption) ainsi que les menaces de procès en diffamation et autres harcèlements physiques.

L’ UJAO considère que l’assassinat des journalistes et la menace d’assassinat constituent l’une des atteintes les plus graves et demande aux Etats de remédier à cette situation et de faire en sorte que les auteurs de tels actes soient poursuivis et punis.

Au delà l’assassinat et de l’impunité, l’emprisonnement des journalistes dans certains pays membres de la CEDEAO et de la sous région en général constituent une menace préoccupante. La situation au Liberia, en est un des cas à souligner et qui mérite une attention particulière.

L’ UJAO déplore les autres formes de restrictions telles que l’interdiction de certaines publications, la fermeture ou la destruction de stations de radios, la censure des publications. C’est le cas de la Gambie, de la Mauritanie et du Liberia.

L’ UJAO considère que les restrictions telles que l’adoption ou l’utilisation des lois draconiennes et répressives sont des menaces à la liberté d’expression. Récemment, la Gambie, le Togo sont parmi les Etats qui ont prouvé leur volonté de museler la liberté d’expression par le biais des législations.

Dans d’autres pays, les procès ou menace de procès en diffamation, les délits d’opinions et autres harcèlements judiciaires et physiques sont constamment perceptibles. C’est le cas du Liberia, du Burkina Faso, de la Gambie, et la Côte d’Ivoire.


Face à ces menace , l’ UJAO demande :

· aux Etats de la CEDEAO et de la sous région de respecter le droit à la liberté d’expression et de promouvoir l’accès à l’information telles que prévue par les normes internationales et régionales.
· Aux Etat d’adopter des lois et règlements favorables à la liberté d’expression et l’indépendance des médias.
· Aux organisations travaillant dans la région Afrique et tous les membres de l’UJAO de renforcer les réseaux pour dénoncer de manière continue et soutenue les violations et restrictions à la liberté d’expression.
· Aux membres de l’ UJAO de développer des actions concertées pour les campagnes afin de prendre en compte les nouvelles formes sophistiquées de restrictions à la liberté d’expression.


Fait à Dakar ce 13 Septembre 2002

Le président de l’ UJAO

Ibrahim Famakan Coulibaly