Lettre de la FIJ aux autorités camerounaises en soutien aux négotiations collectives dans les médias

A son Excellence, Monsieur le Premier Ministre
République du Cameroun

Bruxelles, le 17 novembre 2005


Objet : Soutien des autorités camerounaises aux négociations collectives engagées dans le secteur des médias

Excellence, Monsieur le Premier Ministre,

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), qui représente plus de 500.000 journalistes dans plus de 110 pays au monde, a exprimé aujourd’hui sa satisfaction suite à l’ouverture des négociations collectives qui ont démarré au Cameroun en juillet 2005. L’objectif de cette initiative est d’aboutir à une convention nationale devant réglementer les rapports employeurs-employés et garantir de meilleures conditions de travail pour les journalistes et travailleurs des médias au Cameroun.

La FIJ se félicite de la création par arrêté du Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, le 7 juillet 2005, de la commission mixte chargée de négocier et d'adopter une convention nationale des journalistes et activités connexes présidée par M. Oumar Alhadji Alifa, et qui a déjà tenu trois sessions à Yaoundé et à Douala.

La FIJ suit avec intérêt le déroulement de ces travaux et se préoccupe de ce que le budget préparé par le président de la Commission n'ait pas rencontré l'assentiment des patrons de presse conformément aux dispositions du dit arrêté, ce qui entraîne des sessions sans financement, risquant d’affecter la qualité des travaux.

La FIJ appelle les autorités camerounaises à assurer l’implication financière de l'Etat dans ce processus important via des dotations, telles que l'aide publique à la communication, en vue de parvenir à entourer les travaux de toute l’attention et la qualité qu’ils requièrent.

La FIJ, qui représente les syndicats des journalistes dans le monde, assure l'Etat camerounais de son soutien moral et de son expertise pour accompagner cet effort devant aboutir à la professionnalisation et l’assainissement du secteur des médias avec l’adoption dans un avenir proche d’une convention collective sur le modèle des initiatives déjà entérinées en Afrique, notamment au Sénégal dans les années 1990.

Dans l’espoir que nos observations retiendront votre attention, nous vous prions de recevoir, Excellence, Monsieur le Premier Ministre, nos salutations distinguées.

Aidan White
Secrétaire Général