Les journalistes irakiens partagent la joie de la FIJ après la libération des otages français et lancent un appel à une amnistie générale

Les dirigeants de la communauté des journalistes irakiens, bien que divisée, se sont joints à la Fédération internationale des journalistes pour saluer ce mercredi la libération des otages français Georges Malbrunot et Christian Chesnot.

Lors d’une réunion à Amman avec la Fédération internationale des journalistes destinée à mettre la dernière main à un programme d’aide aux personnels des médias, les trois organisations irakiennes de journalistes ont adressé un message aux deux Français qui, sur leur chemin de Bagdad à Paris, ont fait escale dans la capitale jordanienne après leur épreuve de quatre mois au cours de laquelle ils étaient détenus comme otages

« Votre libération est une source de joie pour tous les journalistes irakiens », indique la déclaration. « Nous espérons que c’est le signe que tous les actes d’intimidation, d’humiliation et de violence contre les journalistes, qu’ils soient locaux ou étrangers, vont désormais prendre fin ».

Le message aux otages est intervenu à l’occasion d’une réunion, présidée par le secrétaire général de la FIJ Aidan White à laquelle participaient l’Association des journalistes du Kurdistan, le Syndicat des journalistes irakiens et le Syndicat de la Presse irakienne, une association regroupant des journalistes indépendants, ainsi que des journalistes et rédacteurs en chef de renom, qui se sont mis d’accord sur de nouvelles actions destinées à améliorer la sécurité des journalistes en Irak.

Les participants ont également lancé un appel à une amnistie générale afin de libérer tous les journalistes emprisonnés en vertu de lois répressives ou détenus illégalement. Une mention toute particulière a été faite en faveur de Mohammed Benchicou, rédacteur en chef du journal indépendant Le Matin qui est emprisonné en Algérie sous le chef d’accusation de trafic de devises, que nombre d’observateurs considèrent comme injustifié. Ils ont également demandé la libération de Dawit Issac, d’Erythrée, qui est détenu depuis 1 186 jours.

« Nous demandons tout particulièrement au président algérien d’intervenir dans le cas de Benchicou », indique la déclaration. « Il est temps pour le gouvernement d’intervenir pour mettre un terme à l’épreuve de notre confère qui doit être relâché immédiatement ».

Il a été noté, lors de cette réunion, qu’entre 150 et 200 journalistes à travers le monde sont actuellement en prison pour avoir effectué leur travail. Parmi eux, au moins 60 à Cuba et en Chine et 60 autres en Birmanie, au Vietnam, en Iran, au Népal, en Erythrée et en Turquie. « Punir des journalistes simplement parce qu’ils font leur travail est inacceptable ; tous ces confrères doivent être immédiatement libérés. Il doit être mis fin aux souffrances des journalistes en Irak et à travers le monde ».

La réunion, qui a duré deux jours, a permis la mise au point d’un programme d’action qui comprend une série de séminaires de formation à la sécurité pour les reporters irakiens, avec l’aide de l’INSI (International News Safety Institute) ainsi l’objectif de remettre à chaque journaliste irakien un manuel détaillé de protection et de sécurité, de même que la distribution d’équipements de sécurité aux médias à travers le pays tout entier.

« Les journalistes irakiens veulent travailler en paix et dans la sécurité et qu’il soit mis fin à l’intolérable cycle de la violence et de l’intimidation dont ils souffrent particulièrement. Ce programme est un point de départ bienvenu qui montre que la communauté internationale est consciente de leur sort et désireuse de leur venir en aide », a déclaré Aidan White.

Pour plus d’information, veuillez contacter: +32 2 235 2207
La FIJ représente plus de 500.000 journalistes dans plus de 110 pays