Le palmarès de la Tunisie en matière de liberté d’expression augure mal du sommet des Nations unies sur l’Internet, selon la FIJ

Un rapport publié aujourd’hui soulignant que la liberté d’expression est sévèrement encadrée en Tunisie met l’accent sur le besoin d’un changement rapide dans ce pays dans les mois qui nous séparent du Sommet des Nations unies sur la Société de l’information, qui doit se conclure à tunis en novembre.

La Fédération internationale des journalistes, la plus importante organisation de journalistes du monde, affirme que la crédibilité du sommet est menacée alors que les militants luttant pour les droits de l’Homme font l’objet d’intimidations de la part du pays-hôte, qui ferme les sites internet dissidents et continue de censurer les livres et les journaux.

« Il est difficile de parler de liberté de parole dans le cyberespace dans un pays qui étouffe les voix authentiques du journalisme indépendant », a dit Aidan White, le secrétaire général de la FIJ, suite à la parution d’un rapport de 60 pages sur l’état de la liberté d’expression en Tunisie publié par IFEX (the International Freedom of Expression Exchange), une organisation basée à Toronto fédérant des organisations nationales, régionales et internationales de défense de la liberté d’expression.

Le rapport, dont la publication coïncide avec le deuxième Comité préparatoire du SMSI à Genève, présente les conclusions d’une mission en Tunisie d’organisations de défense de la liberté d’expression et énonce des recommandations à l’intention du gouvernement tunisien afin que ce dernier aligne son pays sur les standards internationaux en matière de droits de l’Homme avant l’ouverture du sommet.

Ses principales recommandations sont que la Tunisie mette fin à toute forme de censure, y compris les restrictions apportées à la diffusion des livres et des journaux et le blocages de sites internet, y compris les sites de presse et d’information. Selon le rapport, les courriels et les cybercafés font l’objet d’une surveillance policière considérable et que des individus sont détenus pour avoir exprimé leurs opinions ou pour des activités relevant du journalisme.

« Cela fait longtemps que nous nous sommes plaints des restrictions frappant les journalistes dissidents », a dit Aidan White, « Mais alors qu’approche l’ouverture du sommet des Nations unies, il est vital que le gouvernement agisse pour abolir la surveillance, le harcèlement,l’intimidation et l’interception des communications qui ont caractérisé la scène médiatique de la Tunisie depuis des années. »

Si tel n’est pas le cas, selon la FIJ, la crédibilité du sommet mondial sera entachée. Le sommet a pour but d’aider des millions de personnes à travers le monde qui sont victimes de la « fracture numérique », privant les communautés les plus pauvres de l’accès aux technologies de la Soviété de l’information et aux moyens de communication. « Ce sommet vise à créer uhn monde de justice et d’ouverture avec la possibilité pour chacun de partager les bénéfices des nouvelles technologies de communication, mais il est en danger d’être gâché par le manque de respect dont la Tunisie fait preuve à l’égard du pluralisme et de la liberté de la presse qui sont la sève de la Société de l’information.

Lien vers le rapport du l'IFEX: www.ifex.org/fr/content/view/full/64664