La FIJ témoigne sa solidarité aux journalistes tunisiens en grève pour la liberté de la presse

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a aujourd'hui exprimé son soutien pour  les revendications des journalistes et le personnel ‘Dar Assabah, la maison de presse tunisienne. Ces derniers ont entamé aujourd'hui une grève pour exiger l'indépendance éditoriale des trois publications de l'organe de presse, à savoir le quotidien arabophone Assabah, le quotidien francophone Le Temps et l'hebdomadaire arabophone Assabah Al-Ousbouî.
 
« L'indépendance éditoriale constitue un gage pour la liberté de la presse et nous soutenons  les revendications légitimes de nos collègues tunisiens », a déclaré  Jim Boumelha, le président de la FIJ. « Nous déplorons les tentatives du nouveau pouvoir de  perpétuer l'ingérence politicienne dans les affaires des journalistes, une pratique courante sous l'ancien régime de Ben Ali ».
 
Selon le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), les journalistes et le personnel de la maison de presse exigent le départ de Lotfi Touati, récemment nommé directeur général de  Dar Assabah. M. Touati, qui fut commissaire de police et rédacteur en chef du quotidien francophone Le Qotidien, était un fervent défenseur de la politique de Ben Ali. Sa nomination a été perçue comme une tentative du nouveau gouvernement de maintenir le contrôle sur Dar Assabah qui était connu pour son indépendance sous la direction de son fondateur Habib Cheokhrouhou. La maison de presse était par après tombée sous l'emprise de la famille Ben Ali après son rachat par Sakhr Al-Materi, gendre de l'ancien président, d'après le SNJT.
 
Les employés de Dar Assabah demandent également que les arriérés dus à la maison de presse soient convertis en actions à son capital et qu'ils aient la priorité pour acheter les actions détenues par l'état qui les  a confisquées à la famille Ben Ali.
 
La FIJ note que cette grève est l'un des signes de la dégradation de la situation de la liberté de la presse dans les médias publics et parapublics en Tunisie, plus d'une année après la révolution populaire qui a renversé le pouvoir de l'ancien homme fort du pays, Ben Ali.
 
« Cette grève traduit le malaise qui persiste au sein de la communauté des journalistes qui déplorent la dérive autoritaire en matière de la liberté de la presse », a ajouté M. Boumelha. « Nous saluons la vigilance de nos collègues pour faire échouer les tentatives de ravir au public tunisien leur droit à une presse libre et aux informations objectives sur les affaires de leur pays ».

Pour plus d'informations, contactez la FIJ au + 32 2 235 22 07
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