La FIJ exprime sa « vive inquiétude » face à la mise au ban d’un journaliste en Tunisie

La Fédération Internationale des Journalistes a exprimé aujourd’hui sa vive inquiétude quant au sort du journaliste tunisien Slim Boukhdhir, qui a annoncé aujourd’hui une grève de la faim.

« Les autorités tunisiennes poussent les quelques journalistes indépendants dans leurs derniers retranchements, au prix d’une pression individuelle inconcevable » a déclaré Bertrand Ginet, responsable de Programme à la FIJ. « Ces individus font face à une campagne de harcèlement orchestrée méthodiquement et systématiquement, qui menace leur sécurité et leur intégrité physique et les empêche d’accomplir convenablement leur mission ».

Slim Boukhdhir, ancien journaliste à Akhbar El Joumhouria, et à Essarih, se voit depuis plusieurs mois contraint et forcé de vivoter au gré des piges ou en faisant des passages éclairs dans différents organes de presse. Le journaliste a été le correspondant d'Alarabya.net. Il travaille actuellement au quotidien Al Shouroukh, après un bref passage forcé par l’hebdomadaire Al Hadeth.

« J’ai été progressivement mis au ban de mon quotidien, aucun de mes articles n’ayant été publié depuis novembre 2005 ; mon salaire est gelé depuis février 2006 mais on refuse de me signifier officiellement mon licenciement » a indiqué M. Boukhdir. « Mon passeport a été confisqué et on me refuse l’attribution d’une carte de presse ».

La FIJ exprime sa profonde inquiétude quant à la réaction des autorités face à cette nouvelle grève de la faim, qui résume de manière dramatique l’évolution des pressions contre les journalistes depuis la fin du sommet mondial sur la société de l’information. Elle s’alarme des multiples pressions et menaces enregistrées contre des journalistes et leurs représentants au cours des derniers mois.

M. Boukhdir demande aujourd’hui le droit à la liberté d’expression, le droit au travail et le droit d’association.

La FIJ appelle les autorités tunisiennes à satisfaire ces demandes fondamentales et à permettre à Slim Boukhdir de reprendre son travail. Elle demande aux autorités de cesser le harcèlement continu des journalistes et de respecter les conventions internationales, et en premier lieu celles relatives à la liberté de la presse.

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