La FIJ exprime sa « profonde déception » après le non-lieu prononcé dans l’Affaire Norbert Zongo au Burkina Faso

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a exprimé aujourd’hui sa « profonde déception » après le non-lieu prononcé par la justice du Burkina Faso dans le procès de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en décembre 1998.

« C’est inadmissible que le seul inculpé dans cette affaire soit blanchi aussi facilement. Nous sommes profondément déçus par la légèreté avec laquelle la justice burkinabé a instruit cette affaire » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ.

Marcel Kafando ex-adjudant de la garde présidentielle, a été inculpé en février 2001 pour assassinat et destruction de biens mobiliers après le témoignage du sergent-chef Jean Racine Yaméogo. Ce dernier a démenti les propos de Kafando qui affirmait être en sa compagnie au moment du meurtre de Norbert Zongo.

Du fait de l’état de santé de Marcel Kafando qui a été hospitalisé en juin 2001, il n’a comparu que 5 ans après, poursuivant sa convalescence à son domicile.

Au cours d`une conférence de presse le 18 juillet 2006 le Procureur Adama Sagnon a déclaré que Marcel Kafando a bénéficié d`une ordonnance de non-lieu parce que Jean Racine Yaméogo serait revenu sur son premier témoignage et du fait que Kafando soit resté « constant » durant les différents interrogatoires.

« Il est incompréhensible qu’un Etat qui se dit démocratique et qui a en place des instruments comme une justice, une police et autres, ne puisse faire la lumière sur un incident qui s’est produit il y a 8 ans et en plein jour » a dit à la FIJ Jean-Claude Méda, le Président de l’Association des Journalistes du Burkina Faso (AJB).

Les corps de Norbert Zongo, Directeur de Publication du journal L`Indépendant et de trois personnes qui l’accompagnaient ont trouvé la mort, calcinés dans leur voiture à environ 100 km au sud de Ouagadougou, sur la route de Sapouy. Zongo venait de publier des articles révélant l’implication de François Compaoré, le frère cadet du président Blaise Compaoré, dans le meurtre du chauffeur de François.

« Nous appelons les journalistes du Burkina Faso et du continent à ne pas se laisser ébranler par ce non-lieu et à continuer à maintenir la pression sur la justice burkinabé et le Président Blaise Compaoré afin que les assassins de Norbert Zongo soient arrêtés et jugés » a dit Baglo.


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