La FIJ et ARTICLE 19 appellent à un rétablissement de la liberté l’expression à Madagascar

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et ARTCLE 19 ont appelé aujourd’hui à un rétablissement de la liberté d’expression, suite aux violations répétées de la liberté de la presse, notamment la fermeture de Radio Fahazavana et l’arrestation de 10 journalistes et techniciens de cette même chaîne depuis le 20 mai dernier.

« Il est inacceptable qu’au moment où des efforts sont déployés pour trouver un dénouement heureux et durable à la crise politique malgache, les parties en conflit cherchent à régler leurs comptes politiques par médias interposés » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ.

« La liberté de chercher et de diffuser des informations est plus que nécessaire pour renforcer la cohésion sociale à Madagascar, sans débat public sur les questions critiques d’intérêts nationales, il serait impossible de résoudre de manière durable les tensions politiques et sociales qui secouent le pays. Les motifs d’ordre sécuritaire ne doivent pas être utilisés pour restreindre de manière abusive la liberté d’expression » a déclaré Fatou Jagne Senghore, Représentante de ARTICLE 19 en Afrique de l’Ouest.

Suite à des manifestations publiques qui ont eu lieu dans la capitale malgache le 20 mai dernier, des hommes en tenue militaire ont perquisitionné et saisi du matériel et fermé la Radio Fahazavana.

Selon des sources locales, il est reproché à la radio d’abriter des émetteurs d’une radio pirate sur laquelle étaient diffusées de fausses nouvelles et de ne pas respecter son cahier de charges en changeant d’adresse sans autorisation préalable.

Pour les 10 journalistes et techniciens emprisonnés dont 6 depuis le 27 mai dernier, ils sont accusés depuis le 29 mai de « non-respect de la déontologie journalistique ayant pour conséquence l’atteinte à la sûreté de l’Etat et incitation à la violence et à la rébellion ». En signe de protestation, certains journalistes arrêtés ont entamé une grève de la faim.

Depuis le début du bras de fer entre l’ex Président Marc Ravalomanana et l’actuel chef de l’autorité de transition Andry Rajoelina, les médias ont été régulièrement attaqués,  et détruits ; de nombreux journalistes sont depuis 2008 menacés, intimidés, battus et blessés avec comme point culminant le lâche assassinat le 7 février 2009 de Ando Ratovonirina de la RTA.

On se rappelle également la fermeture de Radio Viva proche de Rajoelina, et de Radio Mada proche de Ravalomanana, l’incendie et le saccage des locaux de la Radio Télévision d’Etat, de la suspension de cinq journaux (Tribune de Madagascar, Inona Ny Vaovao, Midi Madagascar, Gazeliko et Midi Flash). Tous ces évènements regrettables ont été ponctués de menaces et agressions contre de nombreux journalistes. « Toutes les parties concernées doivent veiller à la sécurité des médias et laisser les journalistes faire leur travail pour sauver la démocratie » ont ajouté les deux organisations. 

La FIJ et ARTICLE 19 demandent aux autorités de la transition de libérer les journalistes arrêtés et de leur garantir un procès juste et équitable dans le respect des droits humains fondamentaux et en dehors de toute considération ou influence politique. Les deux organisations appellent à la mise en place rapide d’un organe de régulation devant protéger le secteur des médias et à la dépénalisation des délits de presse et l’arrêt des violations répétées contre la liberté de la presse et la liberté d’expression dans ce pays.

 Pour plus d’information, contacter :

- Fédération Internationale des Journalistes – Bureau Afrique
Tél : +221 33 867 95 87 Mail :
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- ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest
Tel: +221 33 820 03 37 Email: [email protected] ou [email protected]