La FIJ dénonce une nouvelle vague de condamnations contre les journalistes en Algérie

La Fédération Internationale des Journalistes a dénoncé aujourd’hui les verdicts du Tribunal d’Alger condamnant le directeur du quotidien Le Soir d’Algérie, M. Fouad Boughanem, et le chroniqueur du journal, M. Hakim Laâlam à deux mois de prison ferme pour « offense au président de la République ».

« La justice algérienne affiche une nouvelle fois sa compromission avec les autorités » a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Ces vagues de condamnations systématiques et hebdomadaires rappellent, comme le ressac, la déliquescence de l’Etat de droit en Algérie ».

Cette affaire, qui a été traitée le 22 mars dernier et au terme de laquelle le Ministère Public a requis une année de prison ferme à l’encontre des prévenus, intervient quelques jours après l’annonce, lors d’un autre « procès du mardi » organisé la semaine dernière, d’une série de réquisitoires plaidant pour la prison à 12 mois fermes contre Farid Alilat, ancien directeur du quotidien Liberté, Ali Dilem et Mustapha Hammouche, respectivement caricaturiste et chroniqueur au même journal.

Avant cette date, plusieurs journalistes du quotidien Le Matin, suspendu par les autorités algériennes depuis le mois de juillet 2004, se sont vus également infligés des peines de prison similaires pour avoir dénoncé l'affairisme de quelques dirigeants politiques et la mauvaise gestion des deniers de la société pétrolière Sonatrach durant la période 2001 à 2003. Le Soir D’Algérie s’était ouvertement engagé pour réclamer la libération de M. Mohamed Benchicou, directeur du Matin injustement incarcéré depuis une année.

« Ces nouvelles condamnations confirment s’il en était besoin la volonté du pouvoir d’en finir définitivement avec le droit des algériens à la liberté d’expression » a déclaré White. « La campagne d’acharnement menée contre Le Soir d’Algérie traduit essentiellement l’intention du pouvoir politique de brimer toute voix discordante ».

La FIJ, qui vient de lancer une campagne pour la dépénalisation de l’écrit journalistique, réitère sa demande en faveur de l'abrogation des amendements du code pénal sur la diffamation qui alourdissent depuis juin 2001 les peines de prison et les amendes sanctionnant le délit de diffamation.

Elle appelle la communauté internationale à réagir face à cette grave détérioration de la situation de la liberté de la presse en Algérie.

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