La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), qui représente près de 500 000 journalistes répartis dans 117 pays, a aujourd’hui condamné la décision de la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Togo d’interdire aux radios et télévisions privées du pays d’organiser des émissions relatives à la campagne pour l’élection présidentielle le 24 Avril 2005.
« La HAAC est chargée de garantir et d'assurer la liberté et la protection de la presse », a protesté Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Le fait qu’elle interdise aujourd’hui aux journalistes de faire leur travail démontre combien le système politique togolais est dévoyé ».
Dans un communiqué en date du 15 avril, la HAAC exige des directeurs des radios et télévisions privées le respect de son arrêté pris le 9 Mars 2005 selon laquelle « les radios et télévisions privées ne sont pas autorisées pendant la campagne électorale pour l’élection présidentielle, à organiser des émissions spéciales ou des débats animés par les candidats ou leurs représentants. » Par ailleurs ces médias « ne sont pas autorisés à assurer la couverture médiatique de la campagne de tous les candidats ». Le non respect de ces dispositions exposent aux sanctions de la HAAC.
« Les dispositions des articles 182, 186, 187 et 188 du code électorale demandent à la HAAC et à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de veiller à l’équité dans le traitement de l’information en temps de campagne électorale », a indiqué Francis Pedro Amuzun, président de l’Observatoire Togolais des Médias(OTM). Il ajoute que « la loi requiert de la HAAC de réguler équitablement l’espace et le temps d’antenne dans le passage des messages ou programmes des candidats sur les médias publics. Cependant ni la constitution, ni le code électoral, ni le code de la presse du Togo ne font aucune interdiction à la presse de couvrir une campagne électorale ».
La HAAC a mis à exécution hier, 20 avril 2005 ses menaces en suspendant l’autorisation de la Radio canal FM pour une période d’un mois.
« Il s’agit d’une véritable entreprise de blocus médiatique, qui vise à priver les populations de leur liberté d’information et de leur liberté d’opinion », a déclaré Aidan White. « Des outils d’autorégulation sont en place au Togo pour permettre aux professionnels des médias d’assumer leur rôle lors de cet évènement politique fondamental au Togo ».
Les organisations des professionnels des médias notamment l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT), l’Union des Radios et Télévisions Libres (URATEL), l’Organisation des Editeurs de la Presse Indépendante(OREPI), l’Observatoire Togolais des Médias (OTM) ont unanimement condamné cet abus d’autorité de la HAAC qui entend museler les médias en période de campagne électorale.
La FIJ demande instamment à la HAAC et aux Autorités Togolaises de lever la suspension contre Radio Kanal FM et de mettre fin aux mesures répressives visant les journalistes et le droit fondamental des togolais à la liberté d’expression.
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La FIJ représente plus de 500 000 journalistes dans plus de 110 pays dans le monde
