La FIJ Dénonce l’Arrestation d’Un Journaliste au Cameroun

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a aujourd’hui dénoncé avec la dernière énergie l’arrestation pendant plusieurs heures d’un journaliste au Cameroun.

 

Selon le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), un affilié de la FIJ, le journaliste Guibai Gatama, directeur de publication de l’hebdomadaire régional l’Œil du Sahel, enlevé vendredi 28 décembre dans l’après-midi dans un restaurant de Yaoundé par des hommes en civil se présentant comme des gendarmes, a été libéré dans la nuit du même jour.

 

« Nous prenons acte de la libération du journaliste mais dénonçons avec la dernière énergie son arrestation sans aucune procédure judiciaire. Le Cameroun fait depuis quelques années, de graves violations de la liberté de la presse. Une régression que les autorités ont intérêt à corriger le plus rapidement », a déclaré Gabriel Baglo, Directeur Afrique de la FIJ.

 

Le journaliste a d’abord été conduit au secrétariat d’Etat à la Défense (SED), et ensuite à la direction générale de la recherche extérieure (DGRE), une unité des renseignements. C’est là, indique le SNJC que le journaliste a subi un long interrogatoire pour savoir où il avait obtenu la liste des 31 membres de la secte islamiste Boko Haram remis par les autorités camerounaises au Nigeria, une information ayant fait l’objet de la manchette de l’édition du vendredi du journal. Le journaliste a naturellement refusé de révéler ses sources. Il sera finalement libéré vers 21 heures.

 

« Tout en se félicitant de ce dénouement, le SNJC ne manque pas de s’inquiéter des  manœuvres contre la liberté de presse au Cameroun. Il appelle les autorités à s’abstenir, dorénavant, de tout acte d’intimidation contre les journalistes, parfois, comme ce fut le cas de Guibai Gatama, enlevés en plein jour sans que la moindre procédure judiciaire contre eux leur ait été signifiée, ou la moindre convocation adressée à ces présumés innocents », a déclaré Félix Cyrique Ebolé Bola, président du SNJC.

 

La FIJ rejoint le SNJC pour estimer que ces pratiques, loin de rassurer, créent un climat d’insécurité généralisée au sein de la corporation des journalistes et donnent du Cameroun, à l’intérieur et au-delà, une image de pays dangereux pour l’exercice de la profession de journaliste.

 

Pour plus d’information veuillez contacter la FIJ au +33 867 95 86/87

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