La FIJ dénonce l’acharnement contre la presse indépendante au Cameroun

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné fermement aujourd’hui l’acharnement du pouvoir camerounais à l’égard des journalistes Thierry Ngogang, Rédacteur en chef à la chaîne privée STV2, Alex Gustave Azebaze, journaliste indépendant et deuxième secrétaire du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), Anani Rabier Bindzi, journaliste à la chaîne de télévision privée Canal2 International et Manassé Aboya Endong, directeur de publication de Africa Top Secret cités à comparaître devant le tribunal pénal de Douala le 12 janvier 2010.

«Nous sommes choqués et peinés par la chasse à l’homme ciblant nos collègues qui sont traînés devant la justice », a déclaré Gabriel Baglo        , Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Tout laisse croire que cette procédure n’a pour objectif que de mettre au pas la presse indépendante au Cameroun», a-t-il ajouté.

Le 1er juin 2008, lors d’une émission très suivie « cartes sur table » de la chaîne STV2, les journalistes cités, ainsi que Jean Marc Soboth, 1er Secrétaire du SNJC avaient débattu sur les enquêtes policières autour d’anciens gestionnaires de deniers publics soupçonnés de corruption. Plus d’une année après et à la surprise générale, le 7 janvier 2010, des citations à comparaître leur ont été servies par le procureur qui leur reproche d’avoir « ensemble et de concert relaté publiquement une procédure judiciaire non définitivement jugée » et d’avoir « révélé sans autorisation de celui à qui appartient un fait confidentiel qu’il n’a connu ou qui ne lui a été confié qu’en raison de sa profession ou de sa fonction ». Selon le code pénal camerounais, ces journalistes risquent jusqu’à 3 ans de prison et d’une amende pouvant aller à 5 millions de F CFA.

Lors de l’audience du 14 janvier, le procureur de la République a promis d’user de tous les moyens légaux pour contraindre Jean Marc Soboth à comparaître lors de la prochaine audience.

Dans plusieurs communiqués publiés, le SNJC, affilié à la FIJ, a « dénoncé avec la dernière énergie cette stratégie d’anéantissement de la presse d’investigation portant sur la corruption dans un pays considéré par Transparency International comme l’un des plus corrompus de la planète et prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur les risques graves qui pèsent sur la presse indépendante».

La FIJ appelle les autorités camerounaises à mettre fin à la procédure judiciaire en cours en vue de créer des relations sereines avec les médias, et consolider la liberté de la presse et la liberté d’expression qui sont fondamentales pour la démocratie.

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