La FIJ demande une enquête sur la mort d’un directeur de radio au Niger

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a demandé aujourd'hui qu’une enquête soit ouverte sur la mort du directeur d’une station de radio privée Abdou Mahaman, qui a été tué après que son véhicule a heurté une mine dans la nuit de mardi dans la capitale du Niger, Niamey.

« Nous sommes choqués par ce brutal assassinat, et nous adressons nos condoléances à son épouse, à ses enfants et à ses collègues, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous condamnons fermement cet acte et demandons au gouvernement de mener une enquête approfondie pour traduire les responsables en justice. »

Abdou Mahaman, plus connu sous le pseudonyme de « Jeannot », était le directeur de la station de radio privée R et M basée à Niamey. Alors qu’il se rendait à son domicile venant du travail dans la nuit de mardi aux alentours de 23 heures son véhicule a heurté la mine dans le quartier résidentiel de Yantala, à Niamey. Une femme qui était avec lui dans le véhicule a été grièvement blessée.

C'est la première fois qu’une telle explosion a lieu dans la capitale depuis le début de la rébellion menée par des Touaregs il y a bientôt un an dans le nord du pays. En relation à la couverture de ce conflit, quatre journalistes ont été arrêtés et risquent de lourdes peines si ils sont reconnus coupables.

Le rédacteur en chef de R et M, Kanta Mahaman, a dit à la FIJ que ce matin, deux explosifs ont été désamorcés par des experts dans le même secteur. « Des sources disent que les trois mines étaient reliées, et ont été plantées dans une ruelle menant à la résidence du chef d’état major de l'armée, » Mahaman ajouté.

Selon des sources locales, le directeur n'était pas la cible.

« C'est une grande perte pour la communauté des médias au Niger. Jeannot était le directeur de la première station de radio privée du pays et le vice-président de la maison de la presse,» a dit Ado Wada, Secrétaire général du Syndicat des Agents de l'Information du Niger.

La FIJ craint que le gouvernement du Niger augmente sa pression sur les journalistes dans une tentative de museler les reportages sur la rébellion.

La FIJ appelle à la libération de Moussa Kaka, correspondant de Radio France International, Ibrahim Manzo Diallo, directeur de Air-Info, et Thomas Dandois et Pierre Creisson, des journalistes travaillant pour la télévision franco-allemande Arte.

Pour plus d’informations, merci de contacter le + 221 33 842 01 43
La FIJ représente plus de 600 000 journalistes dans 120 pays dans le monde