La FIJ demande que l’on agisse pour éviter l’ « extinction » du journalisme libre en Erythrée

La FIJ demande que l’on agisse pour éviter l’ « extinction » du journalisme libre en Erythrée. La Fédération Internationale des Journalistes a condamné aujourd’hui l’approche dictatoriale du gouvernement érythréen envers la liberté de la presse et a mis en garde contre une possible «extinction » de la presse indépendante et libre dans ce pays.

“La communauté internationale doit intervenir pour redresser la situation”, a déclaré Aidan White, le Secrétaire Général de la FIJ. “Le journalisme indépendant est en voie d’extinction en Erythrée et le monde extérieur doit agir maintenant”.

L’inquiétude de la FIJ et des autres groupes de défense de la liberté de la presse au sujet de la crise en Erythrée s’est intensifiée à la fin du mois passé, lorsque le dernier correspondant étranger a été expulsé du pays. Jonah Fisher, qui a travaillé en Eryhtrée durant 18 mois en tant que corespondant pour la BBC et Reuters, a déclaré que les autorités ne lui avaient donné aucune explication, mais son expulsion suivait une période de “difficultés croissantes”.

La FIJ demande instamment à l’Union européenne de se montrer plus inquiète vis-à-vis des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de l’emprisonnement sans interruption d’au-moins 13 journalistes. Il y a plusieurs projets de l’UE en Erythrée, financés par le Fonds de développement européen (FDE) pour une valeur de 156 millions d’euros pour la période 2002-2007. Un des éléments essentiels de cette accord est que le gouvernement érythréen doit respecter les droits de l’homme s’il veut bénéficier de cette aide.

“Nous nous réjouissons des déclarations récentes des représentants de l’UE quant au besoin d’améliorer les droits de l’homme en Erythrée,” a déclaré M. White. “Mais le temps manque. Il est nécessaire d’agir pour que les autorités érythréennes rendent compte de leur incapacité à respecter les termes précis de l’accord atteint lorsqu’ils ont accepté ce soutien financier.”

L’intervention de la FIJ est fortement soutenue par son membre suédois, la Fédération suédoise des journalistes, qui mène une campagne vigoureuse pour la libération de Dawit Isaac, journaliste et citoyen suédois qui, tout comme 12 autres journalistes indépendants, a été mis au secret sans acte d’accusation ni jugement depuis septembre 2001, lors de la fermeture des journaux indépendants par le gouvernement. A notre connaissance, aucune charge n’a été établie contre aucun d’entre eux.

“De tous les pays africains, c’est en Erythrée que la liste des attaques contre la liberté de la presse et les droits des journalistes est la plus longue,” a précisé Arne Konig, Vice-Président de la Fédération suédoise des journalistes. “C’est aujourd’hui le 40ème anniversaire de notre collègue Isaac, qui est emprisonné depuis 3 ans sans qu’aucun jugement ne soit prononcé. Nous devons célébrer son anniversaire en déployant de nouveaux efforts pour obtenir sa libération”.

Depuis 1991, année où l’Erythrée est devenue indépendante de l’Ethiopie, le Président érythréen Afwerki a délibérément mis la constitution du pays en sommeil, retardé les élections présidentielles, fermé les médias indépendants et mis en prison des centaines de journalistes et d’autres membres de la société civile.

“L’Erythrée est victime d’une répression systématique et d’une censure de tous les médias indépendants,” a déclaré M. White. “Il n’y a pas de presse privée, la presse étrangère a été mise à la porte, et les journalistes locaux sont harcelés, détenus sans jugement et l’objet d’intimidations intolérables. Cette situation scandaleuse ne peut être ignorée plus longtemps”.

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