La FIJ condamne « une logique d’inquisition » en Algérie, alors que de nouvelles condamnations sont prononcées contre les journalistes

La Fédération Internationale des Journalistes a condamné aujourd’hui la nouvelle série de condamnations prononcées par le Tribunal d’Alger, qui délivre chaque mardi des sentences d’emprisonnement contre des journalistes.

Ali Dilem, le caricaturiste du quotidien Liberté a été condamné le 24 mai à une amende de 50 mille dinars (environ 550 euros) « pour outrage au président de la République ». Mustapha Hammouche, chroniqueur de cette même publication et poursuivi pour le même « délit », a été acquitté. En revanche, l’ex-directeur de Liberté, Farid Alilet, a été condamné par défaut à une année de prison ferme. Le journal a été condamné à une amende de 250 mille dinars (environ 2850 euros).

« Ces procès du mardi, organisés désormais chaque semaine, visent à écraser dans une parodie de justice toute indépendance éditoriale chez les journalistes » a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Ils dérivent d’une logique d’inquisition, qui cherche à imposer l’auto-censure chez les journalistes algériens ».

Ali Dilem et Mustapha Hammouche étaient poursuivis respectivement pour huit dessins et une chronique, tous publiés en 2003. Farid Alilet était poursuivi dans les deux affaires en tant que directeur de publication. Lors de la première audience le 10 mai dernier, le procureur de la République avait requis un an d’emprisonnement ferme à l’encontre des trois journalistes accusés d’outrage au chef de l’Etat. Le parquet du tribunal d'Alger s’était "auto-saisi" de cette affaire, alors que ni le Président, ni la Présidence de la République n’avaient déposé de plainte contre les journalistes.

La FIJ réitère sa demande en faveur de l'abrogation des amendements du code pénal sur la diffamation qui alourdissent depuis juin 2001 les peines de prison et les amendes sanctionnant le délit de diffamation.

Elle renouvelle ses appels à la communauté internationale et l’ensemble des organisations de journalistes pour qu’ils demandent aux autorités algériennes de mettre un terme à ces graves violations de la liberté d’expression.

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