La FIJ condamne l’intimidation des journalistes en Iran, après le discours d’Ahmadinejad

La Fédération Internationale de Journalistes (FIJ) a condamné les menaces et l’intimidation dont font l’objet les journalistes de la part des autorités iraniennes. Celles-ci essaient de gêner la couverture médiatique des manifestations dans les rues du pays après l’annonce des résultats électoraux du 12 juin dernier.

Les médias locaux et étrangers sont devenus la cible des autorités de Téhéran. Elles essaient de calmer la rage d’une partie de la population suivant l’annonce du dépouillement du scrutin. La pression sur les sources d’information  en Iran s’est exprimée par  la fermeture de plusieurs sites Internet dans les journées qui ont précédé le vote et par  l’arrestation d’un certain nombre de journalistes iraniens.

À présent, c’est la presse étrangère qui est ciblée et  harcelée. La police a confisqué le matériel de correspondants étrangers et les journalistes n’ont pas le droit d’enregistrer ce qui se passe dans les rues. Dans certains cas, ils ont été « invités » à quitter le pays. D’autres informations rapportent une « lourde interférence électronique » contre certains services de radio et de télévision de la BBC.

Le correspondant de la chaîne de télévision Al Arabiyya a reçu verbalement l’ordre de fermer  son bureau pendant une semaine. Des journalistes des radiotélévisions publiques de Belgique et des Pays-Bas ont été brièvement interpellés et les envoyés spéciaux des chaînes allemandes ARD et ZDF se sont vus interdire de continuer à travailler et même de sortir de leur hôtel.

Depuis  l’Iran, quelques journalistes étrangers et envoyés spéciaux ont déclaré à la FIJ qu’ils ont reçu l’ordre de quitter le pays mercredi prochain, quand les visas de la plupart d’eux arriveront à expiration.

« L’intimidation des journalistes succède aux discours du président Ahmadinejad qui a désigné les médias comme responsables des émeutes », a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Il rend les médias étrangers responsables des troubles du pays , mais les reporters ne font que leur travail et ils ne peuvent pas devenir des  boucs-émissaires dans cette crise. Les journalistes doivent pouvoir informer librement et sans aucune forme de  harcèlement ».

La FIJ assure aussi que l’interdiction des médias étrangers ne pourrait aucunement servir à calmer la situation, mais au contraire elle pourrait renforcer l’idée d’un régime iranien essayant d’éviter un scrutin indépendant pour  l’élection présidentielle. « La censure et l’interdiction ne convaincra pas  le reste du monde sur l’intégrité  des votes issus des urnes et ne pourra pas non plus calmer la hargnedes protestations dans les rues”, a conclu White.

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La FIJ représente environ 600.000 journalistes dans 123 pays