La FIJ condamne l’escalade des attaques politico-judiciaires contre la presse algérienne

La Fédération Internationale des Journalistes a condamné aujourd’hui l’escalade des pressions politico-judiciaires portées contre les journalistes de la presse indépendante en Algérie.

Au cours des dernières semaines, les journalistes en question, Hassan Bourras, Sid Ahmed Simiane et Farid Alilat ont besoin dû payer de lourdes amendes ou ont été condamnés après avoir publié des articles dans lesquels l’intégrité de hauts-fonctionnaires de l’Etat était mise en cause.

“Il est complètement inacceptable que des journalistes soient envoyés en prison pour des questions touchant à la déontologie professionnelle,” a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. “Ces mesures répressives ont pour but de museler la presse indépendante et d’empêcher que les journalistes exercent leur profession en toute liberté et conscience”.

Le 04 novembre, Sid Ahmed Simiane, un ex-journaliste du quotidien Le Matin résidant actuellement en France, a été condamné à six mois de prison suite à une plainte du ministère de la défense. La même journée, Farid Alilat, directeur du journal Liberté s’est vu infliger une peine de prison de quatre mois avec sursis pour avoir “insulté le chef de l’Etat”. Les deux journaux ont aussi dû payer de lourdes amendes. La Cour a également donné une amende au rédacteur en chef du Matin, Mohamed Benchicou, s'élevant à 100 000 dinars et l'a mis sous contrôle judiciaire pour avoir importé des bons de caisse étrangers ce qui selon les experts ne constitue nullement une infraction à la loi

Hassan Bourras, un journaliste travaillant pour divers titres algériens dans la ville de El-Bayadh et représentant la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme dans cette même ville, a été condamné le 6 novembre à deux ans de prison par le tribunal d’El-Bayadh. Il s’est vu également interdire l’exercice de sa profession pendant cinq ans et infliger une amende de 200,000 dinars algériens (environ 2 400 euros). Incarcéré depuis trois semaines, H. Bourras avait entamé une grève de la faim. Le jugement en appel au tribunal de Saïda lui a finalement accordé la liberté provisoire le 1er décembre, mais le tribunal a reporté l’examen de sa demande de révision du procès.

La FIJ demande que toutes les charges criminelles infligées à Hassan Bourras et à ses collègues soient retirées et de respecter le libre accès aux sources d’information, seule garantie d’une presse libre et professionnelle

Le 24 octobre dernier, la FIJ a organisé à son siège à Bruxelles une Journée de Solidarité pour les Journalistes en Algérie au cours de laquelle les participants issus de médias et d'associations pour la liberté de la presse ont adopté une déclaration visant à sensibiliser le publique à la crise des médias en Algérie.

Outre la suspension de certains titres, des journalistes parmi les plus reconnus et des éditeurs ont été arrêtés sous la pression politique engagée dans la perspective des élections nationales prévues pour l’année prochaine.

"La crise profonde des médias algériens appelle à une réaction urgente à l’échelle internationale," a déclaré White.


Des informations supplémentaires relatives à la déclaration de la FIJ au soutien des médias en Algérie sont disponibles à l'adresse suivante : Déclaration de la FIJ

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