La FIJ condamne le licenciement des meneurs d'une greve de medias au Cameroun et appelle à l'action du gouvernement

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a demandé aujourd'hui au Premier ministre du Cameroun Ephraim Inoni d’intervenir après que le groupe de médias TV + a renvoyé huit (8) journalistes et professionnels des médias accusés d'être les organisateurs d'une récente grève pour protester contre leurs conditions de travail.

« La direction de TV + devrait répondre aux préoccupations de ses employés, au lieu de licencier les dirigeants syndicaux qui ont mené la lutte pour des conditions de travail décentes, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Le Premier ministre Ephraim Inoni et son gouvernement doivent intervenir pour veiller à ce que l’entreprise est en conformité avec les normes du code du travail et que les travailleurs licenciés sont autorisés à revenir. »

Les journalistes Adrienne Nobodem et Doris Ngali Nang ont été remerciés le 17 novembre dernier, moins de deux semaines après que leurs collègues Junior Kaparan, Josué Ndongo, Valery Kenmogne, Albert Jocelyn Djoukam, Constant Ekolle, Abdouraman Yepdo ont été licenciés le 6 novembre.

Tous ont été accusés par la direction de TV+ d’avoir « organisé et participé à un arrêt de travail qui a causé d'énormes préjudices matériels et moraux à l'entreprise » en rapport avec la grève d'un jour tenue le 29 octobre pour exiger le paiement d’arriérés de salaire, des contrats de travail, l’immatriculation des employés à la sécurité sociale, une date fixe pour le paiement des salaires mensuels, et « la revalorisation des salaires tant annoncée » par l’entreprise.

« Il est inacceptable que les travailleurs d'un groupe de médias aussi important n'ont pas un contrat et ne sont pas immatriculés à la sécurité sociale, » a dit Baglo.

Le groupe est la première entreprise de médias électroniques du pays et détient la chaîne de télévision Canal 2 International et la station de radio Sweet Fm.

Dans une déclaration commune le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) et le Syndicat des Journalistes Employés du Cameroun (SJEC) ont déclaré être surpris par cette démarche. Les syndicats de journalistes ont dit que, après des négociations entre la direction de TV+ et les travailleurs, tenue le 29 octobre, le Directeur Général du groupe Emmanuel Chatué a signé un accord avec un plan d'action pour résoudre tous les problèmes soulevés.

Le SNJC et le SJEC ont ajouté que ces licenciements suivent deux autres en septembre dernier. Achille Assako, un producteur à Sweet Fm et Canal 2 International, a été licencié pour absentéisme excessif. Clarence Hardy Yongo, ancien directeur de l'information de Canal 2 International, a également été renvoyé, mais l’entreprise n'a pas donné de raison claire à sa décision.

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