La FIJ condamne le brutal assassinat d'un rédacteur en chef au Soudan

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd'hui l’enlèvement et l’effroyable assassinat de Mohamed Taha, rédacteur en chef du journal privé soudanais Al-Wifaq.

Taha a été retrouvé décapité le 6 septembre à Khartoum quelques heures après qu'il a été enlevé par des inconnus. L’assassinat serait lié à des articles controversés que Mohamed Taha a écrit l'année dernière portant sur la lignée du Prophète Muhammad.

« Nous sommes horrifiés par cette cruauté et nous exprimons notre sympathie à la famille de Taha et à ses collègues », a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous invitons le gouvernement soudanais à s'assurer qu’une enquête soit diligentée et que les auteurs de ce crime soient traduits en justice ».

Selon une source de la FIJ au Soudan, Mohamed Taha, le Rédacteur en chef du journal privé soudanais Al-Wifaq a quitté son bureau pour sa maison à minuit le mardi. Autour de 24 heures 30 quelqu'un a frappé à sa porte. Quand Taha a ouvert la porte il a été saisi par des hommes qui l'ont obligé à entrer dans une voiture et l’ont emmené.

« Le corps de Mohamed Taha a été retrouvé décapité mercredi sur l’une des principales artères de Khartoum. La nature de l’assassinat fait penser que c’est le fait de groupes islamistes », « Taha a été enterré aujourd’hui à 10 heures (temps local) mais je pense qu'il a été enterré trop tôt parce qu'il devrait y avoir une autopsie avant » a ajouté la source.

En mai 2005, Mohamed Taha a été traduit en justice pour blasphème en raison d’articles publiés dans son journal soulevant des doutes sur la lignée du prophète Mahomet. Le procureur, des groupes extrémistes du pays et une importante foule qui manifestait durant le procès ont requis la peine de mort pour Taha. Ils estimaient qu’il avait insulté le Prophète. Taha a finalement été condamné à verser une amende de 3.000 dollars US et son journal a été fermé pour trois mois. Le journaliste a également présenté ses excuses dans la presse locale.

« La situation au Soudan continue à se détériorer » a dit Gabriel Baglo. « Nous réitérons notre appel au Président soudanais Omar Hassan El-Bashir pour la libération des journalistes arbitrairement emprisonnés et pour que les journalistes puissent exercer librement leur profession au Soudan sans aucune forme d’intimidation ou de harcèlement. »


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