La FIJ condamne la violence perpétrée contre des journalistes au Bénin

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), qui représente près de 500 000 journalistes dans le monde, a condamné aujourd’hui la violence perpétrée par des officiers de police contre des journalistes béninois lors de leur interpellation.

La FIJ demande aux autorités béninoises de tout mettre en œuvre de sanctionner les responsables de ces actes. « Rien ne justifie cet acte rétrograde » a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Ces atteintes à la liberté de la presse sont un signe préoccupant au Bénin alors que se renforce la démocratie ».

Les officiers de police ont violemment agressé Etienne Houessou, directeur de publication du journal Le Télégramme, et trois de ses collaborateurs, le 1er avril. Ces derniers ont été arrêtés, brutalisés et conduits au commissariat central de Cotonou. Etienne Houessou, qui avait pris la fuite, s'est présenté au commissariat quelques heures plus tard, après que des officiers de police lui avaient garanti qu'il ne serait soumis à aucune violence. Cependant, le directeur de publication a été battu et détenu jusqu'en début de soirée.

Les journalistes sont accusés d'avoir publié des informations fallacieuses et injurieuses dirigées contre Raymond Fadonougbo, directeur général de la police nationale (DGPN), et Francis Awagbè Béhanzin, commissaire de police.

"Rien ne saurait justifier l'interpellation violente de ces journalistes » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du bureau régional de la FIJ en Afrique. « Il existe au Bénin des procédures légales qui régissent l’interpellation de tout citoyen que ce soit pour ses écrits ou pour délit de presse. Les responsables de cet acte doivent être immédiatement sanctionnés », a-t-il ajouté.

Le lundi 7 avril a été déclaré "journée sans presse" par l'Union des Journalistes de la presse privée du Bénin (UJPB), afin de protester contre les abus de la police nationale. L’observatoire de déontologie et de l’éthique dans les Médias (ODEM) dans lequel se retrouvent toutes les composantes de la presse béninoise a également condamné cet acte et a appelé l’ensemble des organisations professionnelles des médias demain jeudi 10 avril à une marche de protestation à laquelle la FIJ s’associe.

La FIJ demande à M. Gaston Zossou, ministre de la Communication et de la Promotion des nouvelles technologies et aux autorités compétentes de la République du Bénin de prendre toutes les mesures pour punir les responsables de ces actes et de veiller à ce qu’ils ne se reproduisent plus.

Pour plus d’information :
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