La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a dénoncé aujourd’hui la suspension de la diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) dans la zone de Bunia en Ituri à l’Est par les autorités de la République Démocratique du Congo.
« La mesure de suspension des programmes est injuste et constitue une entrave à la liberté d’expression et de presse, surtout dans une zone où les acteurs ont besoin des informations fiables», a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Nous demandons aux autorités congolaises de lever la suspension pour que la radio continue à émettre».
Le 5 mai 2009, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mendé, a déclaré que le signal de RFI à Bunia, chef-lieu du district de l’Ituri, était coupé depuis trois jours, accusant la radio «de jeter de l’huile sur le feu dans l’est du pays par une incitation à la mutinerie au sein des forces armées (FARDC) et aux conflits interethniques au moment où la recherche de la paix dans le pays constitue une priorité. S’il faut couper le signal de certains médias, nous le ferons » a-t-il déclaré.
Depuis quelques années, RFI est resté dans le collimateur des autorités congolaises qui avaient expulsé en juillet 2006 en pleine campagne électorale son envoyée spéciale à Kinshasa, Ghislaine Dupont.
D’autre part, la FIJ salue la médiation réussie le 5 mai par l’ONG Journaliste en Danger (JED) qui a permis la levée de la suspension frappant depuis le 11 mars la chaîne de Radio Télévision Likasi 4 (RTL4) et la Radio Communautaire du Katanga (RCK).
La FIJ appelle les autorités congolaises à l’apaisement et leur demande d’instaurer un climat de dialogue avec les médias concernés. Elle invite également la Haute Autorité des Médias (HAM) à s’impliquer davantage pour rapprocher les deux parties afin que la liberté d’expression et de presse soit une réalité dans ce pays.
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