La FIJ condamne la censure et la détention de journalistes en Somalie

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd'hui les récentes vagues d'attaques contre les médias en Somalie, qui ont consisté notamment à des arrestations et à la censure.

Lundi deux journalistes ont été arrêtés par les forces de l'Etat autoproclamé du Somaliland pour leur travail dans une ville qui fait l’objet d’un différend. Le même jour, le maire de Mogadishu a interdit la couverture par les médias du conflit entre le gouvernement et les insurgés islamistes.

« Du moment où nos collègues arrêtés n'ont pas contrevenu à la loi, ils devraient être libérés immédiatement, » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Les restrictions sur les médias à Mogadiscio sont une nouvelle attaque contre la presse et constituent un abus de pouvoir manifeste du maire. Nous demandons instamment au maire de lever ces restrictions immédiatement. »

La FIJ a également appelé le gouvernement à veiller à ce que les journalistes et travailleurs des médias puissent travailler en toute sécurité et liberté.

Lundi, dans deux incidents distincts, à Las Anod, dans le nord de la Somalie, les forces armées du Somaliland ont arrêté le journaliste freelance Mohammed Shakale et le reporter Abdiqani Hassan Farah, qui travaille pour Radio Las Anod et le journal Jamhuuriya basé au Somaliland. Selon le Syndicat National des Journalistes Somaliens (NUSOJ), le motif de leurs arrestations n'a pas encore été rendu public mais ils seraient liés à leur couverture du conflit dans la région. Ils sont encore en détention.

La ville de Las Anod, rattachée à la région semi autonome du Puntland a été prise en octobre par les forces du Somaliland. Les deux gouvernements revendiquent la région où est située la ville.

À Mogadishu, le lundi, le maire Mohamed Dheere a émis un décret imposant des restrictions aux médias, y compris les interdictions portant sur la couverture des opérations militaires du gouvernement, les interviews d’insurgés ou les reportages sur les civils fuyant la ville.

Le maire a fermé Radio Shabelle, Radio Simba et Radio Benadir les12 et 13 novembre après qu’ils ont couvert le conflit à Mogadishu sur des accusations que leurs reportages étaient « biaisées. »

« NUSOJ soutient les organes de presse fermés dans leur refus [de se soumettre à] la demande du maire de Mogadishu de reconnaître qu'ils ont commis des erreurs en vue d'être autorisés à reprendre leurs activités, » a déclaré Omar Faruk Osman, Secrétaire Général du NUSOJ.

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