La FIJ condamne de lourdes sentences de prison contre des journalistes algériens

La Fédération Internationale des Journalistes a vivement condamné aujourd’hui les nouvelles condamnations prononcées par la Cour d’Alger à l’encontre de trois journalistes algériens, Kamel Amarni, Fouad Boughanem et le caricaturiste Ali Dilem pour « diffamation et offense au chef de l'Etat ».

« Ces condamnations sont intervenues le jour même où Mohamed Benchicou, malade mais déterminé, commémorait la fin de sa première année de détention », a déclaré Bertrand Ginet, responsable de programme à la FIJ. « Les sentences de la cour d’Alger ne représentent ni plus ni moins qu’une provocation et un affront contre tous les défenseurs de la liberté d’expression ».

Kamel Amarni, journaliste au quotidien Le Soir d'Algérie, a été condamné à 6 mois de prison ferme, alors que le directeur du journal, Fouad Boughanem, écopait de deux mois de prison ferme. Le caricaturiste du quotidien Liberté, Ali Dilem, a été condamné à 6 mois de prison ferme sur plainte du Ministère de la Défense pour une caricature mettant en cause des officiers de l'armée.

Les accusés ont également été condamnés à des amendes très lourdes, pour un montant de 250.000 dinars (2.500 euros) chacun. Liberté devra payer un million de dinars (10.000 euros) et Le Soir d'Algérie 10,5 millions de dinars (105.000 euros). La défense des journalistes et des publications s’est pourvue en cassation.

« Les peines prononcées sont extrêmement lourdes ; elles signifient en fait une tentative d’interdiction pure et simple de ces publications », a déclaré Bertrand Ginet. « Les procès contre les journalistes sont organisés tous les mardis, et les peines de prison systématiquement requises confirment une volonté politique visant à détourner la loi algérienne pour étouffer toutes les voix indépendantes ».

La FIJ appelle la communauté internationale à réagir face à ce déni de justice en Algérie et face aux attaques insidieuses contre les derniers défenseurs de la liberté d’expression.

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