La FIJ appelle le Gouvernement camerounais à lever l'interdiction d’une télévision et d’une radio

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a appelé aujourd'hui le gouvernement du Cameroun à lever son interdiction sur les stations de radio et télévision du groupe Equinoxe, qui a couvert l'opposition à la modification de la Constitution afin d'étendre le mandat Président du Cameroun, Paul Biya.

« C’est une tentative sournoise de museler les médias dans le débat en cours sur la modification constitutionnelle », a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous demandons au Ministre de la Communication de lever immédiatement l'interdiction des radio et TV Equinoxe et de s'assurer que les médias puissent travailler en toute indépendance. »

Le jeudi 21 février, le Ministre de la Communication Jean Pierre Biyiti bi Essam a ordonné la fermeture de Equinoxe TV, basée dans la capitale économique Douala, pour n’avoir pas payé les 100 millions de Francs CFA (150,000 Euros) de caution requis pour l’exploitation d’une chaîne. Le lendemain, le gouvernement a fermé Radio Equinoxe, sans aucune notification, a dit la direction de la station. Les locaux de la radio et de la télévision ont été mis sous scellés par des officiers de police qui ont ordonné aux travailleurs de quitter les bâtiments.

Selon des sources locales, la plupart des stations ont un accord informel avec le gouvernement pour payer leurs frais d’exploitation. Le gouvernement a également accepté des modalités de paiement pour d'autres diffuseurs dont les antennes sont encore ouvertes.

La décision de fermer Equinoxe serait liée à la couverture du débat politique en cours autour d'un amendement constitutionnel qui permettrait au Président Paul Biya de briguer un nouveau mandat en 2011. Au début du mois, Equinoxe TV a diffusé une interview avec John Fru Ndi, leader du principal parti d'opposition, qui a critiqué l’acte du président. La station a également diffusé des images des forces de sécurité qui frappaient des sympathisants de l'opposition lors d'une manifestation contre l'amendement.

La FIJ craint que la répression des médias n’augmente maintenant que les tensions politiques sont devenues violentes.

La FIJ soutient l'appel de son affilié, le Syndicat National des Journalistes du Cameroun, pour une concertation nationale avec la communauté des médias en vue de faire face à la « série d’actes de provocation dont sont - et seront encore ! - victimes les médias et les journalistes. »

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