La FIJ appelle la Communauté Internationale à demander la relaxe de 20 journalistes emprisonnés en Ethiopie

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a demandé aujourd’hui la relaxe de 20 journalistes arbitrairement détenus en Ethiopie durant les 9 derniers mois pour des raisons politiques et a interpellé des dirigeants du monde à faire pression sur le gouvernement éthiopien pour leur libération.

Dix sept (17) journalistes ont été arrêtés lors des émeutes anti-gouvernementales qui avaient suivies les élections de novembre 2005 en Ethiopie. Les journalistes sont accusés de trahison et sont passibles de la peine de mort ou d’emprisonnement à vie. Ces journalistes ont refusé d’être défendus lors de leur procès en raison de la nature politique de leur arrestation et leur détention.

« Nous protestons vigoureusement contre la répression aveugle de la liberté d’expression et demandons la libération immédiate et inconditionnelle de tous les journalistes détenus en Ethiopie » a déclaré Gabriel Baglo le Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Le gouvernement de Meles Zenawi détient le triste record du plus grand nombre de journalistes emprisonnés, tout comme celui du pays ayant le plus important nombre de journalistes en exil en Afrique ».

Parmi les journalistes emprisonnés, Serkalem Fasil, qui était enceinte au moment de son arrestation, a récemment accouché en prison. Elle a besoin ainsi que son bébé, de recevoir des soins médicaux appropriés. Son mari, le journaliste Eskinder Nega croupit également en prison depuis le mois de novembre 2005 avec une centaine d’autres prisonniers politiques.

Figurent également parmi les détenus, Abraham Reta, un journaliste freelance arrêté le 24 Avril 2006 et condamné le même jour à une année d’emprisonnement. Deux journalistes de la télévision publique ETV, Shiferraw Insermu et Dhabassa Wakjira, ont été emprisonnés depuis le 22 avril 2004.

Un nombre important des journalistes et des hommes politiques emprisonnés souffrent de problèmes de santé en raison de leurs viles conditions de détention. Selon des informations, une bonne partie des prisonniers étaient absents le 21 juin lors de leur audition par la cour. La police pénitentiaire a indiqué qu’ils étaient malades et que certains d’entre eux ont été hospitalisés.

Des sources pénitentiaires ont révélé que la prison de Kaliti où les détenus se trouvent, est dans une situation encore plus déplorable en saison des pluies. Des rats sauvages envahissent les cellules pour fuir le mauvais temps et amènent avec eux diverses maladies contagieuses. La plupart des cellules sont en tôles ondulées et deviennent extrêmement froides quand il pleut aussi bien qu’extrêmement chaudes pendant la saison sèche.

Au cours d’une mission en Ethiopie en mai 2006, la FIJ et la fédération mondiale des travailleurs de l’éducation - Education Internationale se sont plaintes du manque de liberté d’association et de liberté d’expression dans le pays et aussi des harcèlements et des attaques contre les journalistes, les enseignants et leurs associations.

« L’association éthiopienne des journalistes de la presse libre (EJFA) est complètement démantelée, il n’y a plus de médias indépendants en Ethiopie, vu que la plupart des journalistes indépendants sont dans la clandestinité et près d’une centaine de journalistes sont en exile, y compris le président de l’EFJA Kifle Mulat” a déclaré Gabriel Baglo le Directeur du Bureau Afrique de la FIJ qui a fait partie de la mission.

« Nous appelons le Président de l’Union Africaine (UA) Denis Sassou Nguesso, le Président de la Commission de l’Union Africaine Alpha Oumar Konaré à faire pression sur le gouvernement éthiopien pour la libération sans condition de tous les journalistes en détention. Nous appelons également le Président George Bush des Etats-Unis d’Amérique, le Premier Ministre Tony Blair de Grande Bretagne et le Président José Manuel Barroso de l’Union Européenne qui soutiennent le gouvernement éthiopien à veiller à ce que la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté d’association et les droits de l’homme soient respectées en Ethiopie ».


Pour plus d’informations, merci de contacter le + 221 842 01 43

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