La FIJ Appelle la CEDEAO et la Gambie à Appliquer la Décision de la Cour de Justice sur la Disparition d’un Journaliste Depuis 3 Ans

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a aujourd'hui appelé la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les autorités gambiennes à appliquer la décision de la Cour de Justice de la Communauté sur la disparition du journaliste Ebrima Manneh il y a plus de trois ans, après que le Ministre de la Justice a déclaré devant le parlement lundi dernier que « Ebrima Manneh n'est pas détenu par l’Etat».

«Les autorités gambiennes ont l'obligation de faire apparaître le journaliste disparu ou de mener une enquête sur l’endroit ou il se trouve ; en d'autres termes elles sont tenues d’appliquer la décision de la cour de la CEDEAO » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ.

Ebrima Manneh, journaliste au quotidien pro-gouvernmental « Daily Observer » a disparu depuis le 7 juillet 2006 après son arrestation par des officiers en civil de l'Agence Nationale de Renseignement (NIA). Cependant l'agence et le gouvernement ont nié le détenir à plusieurs reprises. Manneh pourrait également avoir été tué.

En janvier 2007, des sources locales et les journaux ont indiqué que Manneh a été déplacé du siège de la NIA à la prison centrale de Mile Two d'où il a été transféré aux commissariats de police de Kartong (sud de Banjul), Sibanor (à l'ouest), Kuntaur (Gambie centrale) et puis à Fatoto (dans l'est). Manneh aurait également été vu la dernière fois le 26 juillet 2007 recevant des soins à l'Hôpital Royal Victoria de Banjul.

Le 5 juin 2008 la Cour de Justice de la CEDEAO a déclaré illégales l'arrestation et la détention d'Ebrima Manneh et a ordonné aux autorités gambiennes de le libérer immédiatement. La cour a également demandé au gouvernement gambien de payer la somme 100 000 dollars US de dommages et intérêts à Manneh, suite à une procédure initiée au nom de Manneh par la Média Foundation for West Africa (MFWA).

Les autorités de la Gambie n'ont jamais envisagé l’application de la décision de la Cour de la CEDEAO. Le Ministre de la justice, Mary Saine Firdaus répondait au nom du gouvernement à une question posée par Momodou Sanneh, leader de l’opposition minoritaire au parlement.

La FIJ appelle la CEDEAO et la Gambie à appliquer la décision de la cour autrement,  "ceci prouverait justement l'impunité qui règne en Gambie et le manque de respect du gouvernement de la Gambie à l’institution régionale et à ses règlements" a ajouté M. Baglo.

 

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