La FIJ appelle au respect du droit à l’information en Côte d’Ivoire

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a exprimé aujourd’hui sa très vive inquiétude après la suspension des chaînes d’information étrangères et la fermeture des frontières de la Côte d’Ivoire, suite à la publication des résultats provisoires du deuxième tour de l’élection présidentielle du 28 novembre et leur contestation par la Président du Conseil Constitutionnel le jeudi 2 décembre 2010 à Abidjan.

 

« La tournure des évènements en Côte d’Ivoire nous inquiète surtout pour les médias qui sont dans l’obligation d’informer le public national et international sur ce qui se passe »,  a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Les chaînes d’information étrangères jouent un rôle crucial pour permettre surtout aux ivoiriens de l’intérieur comme de l’extérieur de savoir ce qui se passe dans leur pays. A ce titre, leur suspension constitue un recul grave sur le plan démocratique ».

 

Invité le jeudi 2 décembre au journal télévisé de 20h de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI), Félix Naniho Président du Conseil national de la Communication audiovisuelle (CNCA), l’instance ivoirienne de régulation audiovisuelle a annoncé « la suspension sans délai de la diffusion des programmes de chaînes de télévision d`informations étrangères » faisant craindre une montée de la tension dans le pays.

 

Selon le communiqué lu à la télévision publique, le CNCA ordonne « la suspension sans délai de tous les signaux des chaînes de radio et de télévision étrangères, contenues dans le bouquet de Canal+ Horizon », en vue « de maintenir la paix sociale fortement ébranlée » dans le pays.

 

En outre, selon un communiqué de l`état-major général des armées rendu public le même jour « les frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays sont fermées à toute circulation de personnes et de biens à compter de ce jeudi à 20H00 (locales et GMT) jusqu`à nouvel ordre ».

 

En juillet 2010, des tentatives d’intimidation de journalistes avaient été déjà notées avec l’arrestation de trois journalistes du journal Le Nouveau Courrier pour « vol de documents administratifs et violation du secret de l’instruction ».

 

La FIJ a appelle les autorités ivoiriennes à annuler immédiatement et sans condition, la décision de suspension des chaînes d’information étrangères et à veiller au respect par tous les acteurs politiques de la liberté de presse, de la liberté d’expression et des principes démocratiques pour permettre aux médias de travailler librement et en toute sérénité.

 

«La couverture de l’information par les médias fait également partie du processus démocratique et son interdiction arbitraire est inacceptable», a ajouté Baglo.

 

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