La FIJ appelle à la libération des journalistes emprisonnés en Erythrée et en Ethiopie

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a réitéré aujourd'hui son appel pour la libération de journalistes en Eritrée et Ethiopie qui sont détenus depuis des années sans procès dans des conditions déplorables et tout contact avec leurs avocats ou leurs familles leur est refusé.

« L’Eritrée et l'Ethiopie ont tous deux créé un mauvais précédent d’abus des droits de l’homme et d’intolérance pour la libre expression, qui affecte non seulement la société mais également la santé et le bien-être des journalistes qu'ils détiennent depuis une période excessive, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ.

La FIJ a envoyé une lettre ouverte au Parlement suédois l'invitant à intervenir pour la libération de 20 journalistes emprisonnés en Ethiopie pendant des périodes s'étendant de plus d'une année à presque trois ans et de 15 journalistes incarcérés en Eritrée depuis presque six années. Le Parlement a tenu une conférence hier sur l'emprisonnement du journaliste suédo-érythréen Dawit Isaac, qui fait partie du groupe de journalistes érythréens qui sont tenus depuis 2001 comme prisonniers politiques. De récentes informations font état de la mort probable de l’un des journalistes érythréens.

« Nous voulons saisir cette occasion pour inviter les honorables parlementaires suédois à faire tout ce qui est en leur capacité pour appeler à la libération de nos collègues illégalement détenus dans les meilleurs délai, » a dit Gabriel Baglo.

La FIJ est très préoccupée au sujet « du règne de terreur continu du gouvernement érythréen contre les médias indépendants ». Quinze journalistes dont le suédo-érythréen Dawit Isaac sont détenus en Eritrée sans procès depuis presque six années. Ils sont emprisonnés dans des centres de détention secrets. Tous les organes de presse ont été forcés de fermer.

En septembre 2001, les chefs de l’opposition plaidant pour des réformes démocratiques, qui ont été largement relayés par la presse. Suite à ces reportages, dix journalistes ont été arrêtés en même temps que des leaders de l’opposition. Le gouvernement érythréen dans un communiqué officiel a étiqueté les journalistes comme des « traîtres travaillant pour l'ennemi » et une menace à la sécurité nationale.

Les journalistes sont interdits de communiquer avec leurs familles et leurs avocats. Les autorités ont refusé de donner des informations relatives à leur lieu de détention ou leur état de santé et, selon de récents rapports, l’un des journalistes, Fessehaye « Joshua » Yohannes, serait mort. Il y a également le cas de cinq journalistes arrêtés avant la vague de répression de 2001. L’Erythrée est le seul pays dans le monde où il n'y a aucun média indépendant ou correspondant étranger.

Le manque continu d'informations sur la situation des journalistes en captivité est une grave cause de préoccupation.

La situation en Ethiopie est également un sujet de graves préoccupations.

En novembre 2005, 17 journalistes ont été arrêtés pendant la violente répression des émeutes anti-gouvernementales qui ont suivi les élections de mai 2005 en Ethiopie. Les journalistes ont été accusés d’avoir publié des matériaux favorables à l'opposition et ont été accusés de trahison. Ils pourraient subir la peine de mort ou l’emprisonnement à vie, selon la législation éthiopienne. Trois détenus, un journaliste indépendant et deux journalistes de la télévision publique ETV croupissent dans les geôles depuis avril 2004.

Un certain nombre des journalistes et hommes politiques emprisonnés ont souffert des problèmes de santé dus aux mauvaises conditions d’emprisonnement. Des sources de la prison ont déclaré que les journalistes étaient malades et certains d'entre eux ont été hospitalisés lors des auditions de la cour.

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