La FEJ s’insurge contre des atteintes « hors de proportion » au secret des sources en Belgique

La Fédération européenne des journalistes a mis en garde aujourd’hui contre un projet de loi belge qui mettrait à mal la protection des sources journalistiques au nom de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, en permettant « un contrôle visuel discret » des salles de rédaction.

La FEJ estime que le projet de loi est « hors de proportion » et que malgré les garde-fous judiciaires, la présence policière dans les salles de presse pourrait devenir une question de routine.

« Ce projet ouvre la porte à une présence régulière dans les salles de presse», a déclaré le Secrétaire général de la FEJ, Aidan White, « nous nous trouvons dans le monde d’Orwell et de 1984 avec une surveillance des médias qui n’a pas sa place au XXIème siècle ».

La FEJ rappelle que les règles adoptées en avril sur la protection des sources sont plus que suffisantes et qu’elles établissent un équilibre acceptable dans une démocratie entre les préoccupations sécuritaires et la nécessaire protection des sources des journalistes.

La Chambre et le Sénat belges examinent actuellement un texte qui permettrait un « contrôle visuel discret », réalisé , par la police sur autorisation du Parquet et non plus d’un juge d’instruction, dans des locaux professionnels tels les salles de rédaction Dans une lettre aux sénateurs belges, l’Association des Journalistes Professionnels de Belgique (AGJPB) invite à rétablir les garanties légales sur la protection des sources en renvoyant à la loi adoptée à cet effet en avril de cette année.

La FEJ est d’autant plus préoccupée que ce projet voit le jour au moment même où le Parlement européen est en passe d’adopter un texte sur la rétention des données. Il est impératif que la protection des sources, pilier de la liberté de la presse, soit garantie dans un tel contexte.

La FEJ soutient l’AGJPB dans son action auprès des Sénateurs et Députés belges, et attire l’attention sur l’évolution qui s’amorce en Europe. « L’Union européenne met en place un système drastique de rétention des données électroniques qui seront accessibles par la police après accord d’un juge. Aujourd’hui la Belgique compte surveiller ses journalistes. A qui le tour demain ?, » demande la FEJ.

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