La FEJ défie les atteintes à la liberté de la presse dans le procès de Charlie Hebdo

Aujourd’hui la Fédération internationale des journalistes et son groupe européen, la Fédération européenne des journalistes (FEJ), ont condamné le recours à la justice à l’encontre de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et de son rédacteur en chef, Philippe Val, poursuivis par des organisations musulmanes pour avoir publié trois caricatures représentant le prophète Mahomet l’année dernière. La FEJ met en garde que ce procès ne va qu’envenimer les relations entre les parties en présence.

« Le procès ouvert aujourd’hui à Paris est une violation de la liberté de la presse en France» a déclaré le président de la FEJ Arne König « Nous appelons purement et simplement le tribunal à relaxer M. Val et son journal. Une plainte de cette sorte n’est pas seulement une menace à l’encontre de la liberté de la presse, mais elle crée également des conflits dans un cas qui appelle au dialogue et non à des litiges juridiques »

La FEJ déclare également que ce procès est déplacé et sélectif puisque de nombreux autres médias ont publié les caricatures sans être poursuivis.

La FEJ rappelle que les codes d’éthiques librement acceptés fixent les limites de l’expression journalistique. Il appartient aux médias et aux journalistes eux-mêmes d’exercer leur propre régulation et d’établir si nécessaire un dialogue entre communautés. La FEJ ne conteste pas les cas où la responsabilité civile des journalistes est mise en cause dans les formes prévues par la loi mais estime que toute ingérence du pouvoir judiciaire ou politique dans le contenu rédactionnel des médias relève d’une forme de censure, inacceptable dans une société démocratique, en Europe et ailleurs dans le monde.

Les plaignants demandent 30.000 euros de dommages et intérêts et la publication du jugement.

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