“La coupe est pleine”, proteste la FEJ après 12 mois d’impasse dans la renégociation de la convention collective des journalistes suisses

La Fédération européenne dénonce la “situation scandaleuse” à laquelle sont confrontés les journalistes en Suisse, qui ont été contraints à exercer leur métier pendant une année entière sans la protection d’un contrat collectif qui a été bloqué par les employeurs au cours des négociations.

“Le refus par les employeurs de renouveler la convention collective témoigne de l’arrogance et du mépris insolent envers le dialogue social, ce qui sape le journalisme à l’heure actuelle», a constaté le Président de la FEJ, Arne König. « Leur refus de discuter mine le moral des salles de rédaction et affaiblit l’industrie. La coupe est pleine, il est temps de revenir à la table des négociations et de résoudre ce conflit ».

La FEJ est d’avis que les journalistes en Suisse sont prêts à la négociation et l’ont été depuis plusieurs mois, mais qu’ils ont été pris en otage par l’entêtement des employeurs. Parce qu’il n’existe pas de cadre de régulation similaire à l’accord collectif national (GAV= contrat cadre de travail) qui a expiré en août 2004, les syndicats ont été forcés à faire des arrangements au niveau local afin de s’assurer que les revendications des journalistes et de leurs collaborateurs techniques dans les rédactions soient couvertes par l’accord.

Aujourd’hui, les syndicats de journalistes suisses Comedia et Impressum, tous deux affiliés à la FEJ, vont organiser une journée d’action à Zürich. La FEJ, qui est le plus grand groupe réunissant les journalistes en Europe et qui compte plus de 200.000 membres dans la région, leur apporte tout son soutien.

Dans une déclaration commune, les syndicats se sont exprimés. « La situation devient grave. Nous divergeons des employeurs en matière de dialogue social. Nous apprécions nous asseoir à la table des négociations avec les éditeurs ; nous voulons parler. Nous sommes ouverts, flexibles et prêts au dialogue. Cependant, les employeurs s’obstinent et veulent retarder le processus. Mais nous allons manquer de temps et nous ne tolèrerons plus cette situation davantage ».

Les syndicats vont organiser une journée d’action au « Pressecafé » à la Bahnhof Zürich-Stadelhofen autour d’un café, d’un spectacle, d’interviews, d’une information éclair avec une surprise à la clé pour les journalistes et personnes qui seront présents.

« Les journalistes n’ont guère d’autre choix que de passer à l’action dans une situation si difficile », a dit Arne König. « La Suisse a une longue tradition de dialogue social et le salaire minimum et les indemnités font partie d’un accord collectif depuis 1918. Nous ne pouvons comprendre pourquoi tout ceci serait menacé aujourd’hui. Nous encourageons nos collègues suisses à agir ».

La FEJ a appelé ses organisations membres à envoyer leurs messages de solidarité à :

Comedia - die Mediengewerkschaft
Fax 031 390 66 91, e-mail : [email protected]

Impressum - die Schweizer Journalistinnen
Fax 026 347 15 09, e-mail: [email protected]

Les syndicates suisses ont créé un jeu en ligne concernant leur journée d’action. A voir sur www.GAVgame.ch

Informations supplémentaires: + 32 2 235 22 15
La FEJ représente environ 250.000 journalistes dans plus de 40 pays.