Des voix s'élèvent à nouveau en faveur d'un gouvernement plus transparent de l'Europe

Pour un lobbying plus transparent à Bruxelles
Pour répondre aux craintes d'un manque de respect des règles d'accès au public


La Fédération européenne des journalistes souhaite aujourd'hui alerter l'opinion quant à la menace que représentent pour une couverture indépendante de l'Union européenne le secret et le manque de prise de responsabilités du lobbying corporatiste et politique. Parallèlement, les journalistes expriment leur inquiétude quant à un manque de respect des règles d'accès aux documents officiels, règles pourtant récemment adoptées.

La Fédération européenne des journalistes, qui représente plus de 200.000 journalistes en Europe, déclare qu'un manque de transparence dans les relations entre les institutions de l'Union européenne, d'une part, et les lobbies corporatistes et politiques, les consultants et les médias, d'autre part, est un danger potentiel pour le système démocratique.

"Dès que des accords financiers entre lobbyistes et monde politique sont gardés secrets, la qualité du contrôle démocratique diminue", déclare Gustl Glattfelder, Président du Comité directeur de la Fédération européenne des journalistes. "C'est pourquoi il est temps que le lobbying se déroule de manière plus transparente à Bruxelles". La FEJ veut que de nouvelles règles incluent la publication de registres des groupes de pression reconnus et de consultants, registres dans lesquels seraient rendus public les dates des réunions, les activités et les accords financiers impliquant la Commission, le Conseil des ministres et le Parlement européen.

La FEJ estime que les journalistes et les organisations de médias ne devraient pas être entraînées dans des conflits d'intérêts inacceptables en menant des actions au nom de groupes qui ne sont pas du milieu des médias mais sont engagés dans le travail journalistique. "Les journalistes ont le devoir de sauvegarder leur indépendance et doivent prendre leurs responsabilités professionnelles au sérieux" déclare la FEJ, qui bénéficie elle-même de financements de l'Union européenne pour des projets soutenant les droits professionnels et sociaux des journalistes. La Fédération a l'intention de travailler avec les organisations professionnelles de journalistes présentes en Belgique et avec les correspondants étrangers pour étudier les changements à apporter aux procédures existantes.

La FEJ fait également pression sur l'UE afin qu'elle respecte mieux les nouveaux règlements sur l'accès aux documents, qui sont rentrés en vigueur le mois dernier. Les défenseurs d'un mode de gouvernement transparent devront " à nouveau monter aux barricades " pour obtenir la transparence promise l'année dernière par les dirigeants de l'Union européenne, selon la FEJ.

"Certains actes récents confirment nos craintes d'une application sans enthousiasme de la Réglementation sur l'accès public aux documents de l'Union européenne", déclare Gustl Glattfelder, " force nous est de constater que la préparation des registres de documents est très lente et qu'une certaine confusion règne parmi les institutions quant aux documents devant y être inclus".

La FEJ est également irritée par la décision du Conseil de ministres de refuser l'accès aux copies des agendas des réunions conjointes entre les Etats-Unis et l'UE après que le gouvernement américain ait déclaré qu'il ne voulait pas que cela soit rendu public.

"Cela laisse entendre que l'UE a donné un droit de veto aux Etats-Unis", déclare Gustl Glattfelder. "Cela constitue un dangereux précédent; il y a une différence entre une consultation avec une tierce partie sur l'accès aux documents et donner aux gouvernements qui ne sont pas de l'UE un veto de fait sur divulgation d'information. Cela va à l'encontre de la stratégie pour plus de transparence adoptée l'an dernier".