Déclaration pour la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse 2001

La Fédération Internationale des Journalistes envoie un message de solidarité et de bonne volonté à tous les journalistes à travers le monde à l'occasion de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Nous saluons la solidarité des professionnels et des syndicats de journalistes et des travailleurs des médias dans leur lutte contre la pauvreté, la peur et la corruption dans le journalisme.

Le journalisme est confronté à une menace permanente de violence et d'intimidation de la part des ennemis de la liberté de la presse. En même temps, les médias sont rongés de l'intérieur par les projets insidieux des grands groupes mondiaux de communication.

Nous notons qu'en dix ans, depuis que les Nations Unies ont déclaré le 3 mai "Journée Mondiale de la Liberté de la Presse", plus 1000 journalistes ont trouvé la mort dans l'exercice de leurs fonctions.

Notre passage en revue des journalistes et travailleurs des médias tués pendant les dix dernières années a révélé que le nombre des victimes a été largement sous-estimé. La vérité apparaît pire que nous ne l'imaginions. Des mois et des années après les evênements, de nouvelles preuves de meurtres et de violences à l'encontre des journalistes sont mises à jour.

Après une décennie de réformes démocratiques, les journalistes font toujours l'objet de brutales intimidations et les médias indépendants continuent à être censurés. Dans de nombreuses parties du monde, le journalisme reste un métier désespérément dangereux.

Nous reconnaissons que de nombreux gouvernements et des organisations de médias ont fait des efforts pour réduire le danger pour les travailleurs des médias et nous saluons le fait que les principales organisations aient reconnu que des normes minimales de protection, d'assurance et de formation doivent être appliquées aux journalistes et au personnel médiatique.

Chaque employeur des médias doit suivre cette ligne de conduite.

Cependant, nous ne pouvons pas ignorer que la culture d'impunité prévaut toujours dans de nombreux pays, ce qui signifie que la plupart des responsables des meurtres des journalistes ne sont pas poursuivis. Nous appelons à plus de pression sur les gouvernements pour s'assurer que tout attaque à l'encontre de journalistes fasse l'objet d'une enqûete et que les coupables soient jugés.

Nous demandons la tolérance zéro pour la violence à l'encontre des journalistes et la liberté de la presse.

Mais aujourd'hui, des menaces plus subtiles pèsent aussi sur la liberté d'expression du fait de la concentration des médias, de la mondialisation et de l'appât du gain au sein de l'industrie. A l'heure actuelle, une poignée de compagnies contrôle la majorité de l'information à travers le monde.

Ces compagnies investissent des millions dans des campagnes de pression à Bruxelles ou Washington pour une dérégulation destinée à éliminer le service public, à déposséder les créateurs du contrôle de leurs droits d'auteurs et à convertir l'espace d'information public en une vache à lait pour les annonceurs et les sponsors. Ils constituent une menace pour la qualité du journalisme, nuisent aux normes de pluralisme médiatique et opèrent en dehors de la sphère de la transparence démocratique.

Dans un même temps, les propriétaires imposent à leurs employés des conditions de travail insuffisantes et une insécurité de l'emploi qui démontre un manque de respect pour les normes éthiques.

La qualité des médias et au plus bas et certains employeurs veulent encore la diminuer.

La FIJ estime que le futur du journalisme et de la démocratie est en jeu lorsque les organisations de médias perdent de vue la mission de service public et suivent des objectifs basés exclusivement sur l'exploitation commerciale de l'information.

La FIJ appelle à une meilleure solidarité entre les journalistes travaillant dans tous les médias pour combattre les menaces internes et externes sur les droits des journalistes et des travailleurs des médias. Nous devous tous renforcer le travail de nos groupes régionaux en Afrique, Asie, Amérique Latine et en Europe, à travers la Fédération Européenne des Journalistes, et nous devons mener une campagne vigoureuse pour restaurer la qualité des médias les droits au travail.

Nous attendons avec impatience le 24ème Congrès Mondial de la FIJ à Séoul, du 11 au 16 Juin 2001, où de nouvelles initiatives pour promouvoir le service public, l'indépendance éditoriale et la justice sociale dans le journalisme seront prises.