Côte D'Ivoire - Déclaration de l’UNJCI relative à la disparition à Bouaké du correspondant du quotidien l’Inter

COMMUNIQUE DU CONSEIL EXECUTIF DE L’UNJCI

I- LES FAITS

Dans un courrier en date du 29 Septembre 2004, le rédacteur en chef du quotidien l’Inter, Mr Charles d’Almeida a saisi le président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), afin d’informer le Conseil Exécutif de l’Union de la disparition à Bouaké, du correspondant de son journal Mr Amadou Dagnogo dont il est sans nouvelles depuis un mois. Le rédacteur en chef de l’Inter a par ailleurs expliqué qu’avant d’être porté disparu, son collaborateur lui a fait part des menaces de mort proférées contre sa personne par Mr Alain Lobognon, alias adjudant Antoine Beugré, Directeur de la communication des Forces Nouvelles. La preuve de l’existence de ces menaces avait été fournie par Mr Alain Lobognon dans un courrier adressé au quotidien l’Inter à la date du 24 Août 2004 dont copie a été transmise au Conseil Exécutif de l’UNJCI.

Après enquête, le Conseil Exécutif de l’UNJCI détient grâce à de nombreuses sources concordantes et crédibles, des informations selon lesquelles, Amadou Dagnogo, le correspondant de l’Inter, est effectivement détenu par les éléments des Forces Nouvelles à Bouaké.

II- NOTRE POSITION


Le Conseil Exécutif de l’UNJCI :

- Exige la libération immédiate et sans conditions de notre confrère Amadou Dagnogo ;

- Condamne avec la dernière énergie cet acte qui fait régresser de façon dangereuse et inacceptable la liberté de la presse en Côte d’Ivoire. Cela, au moment où, la grande famille de la presse, toute la communauté nationale et internationale, saluent l’adoption en conseil des ministres de la nouvelle loi sur la presse qui approfondit justement la liberté de presse et d’expression ;

- Appelle le gouvernement de réconciliation nationale, l’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), l’Union Africaine (UA), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les pays du G8, toutes les organisations de défense des droits de l’Homme et tous les partis politiques ivoiriens signataires de accords de Marcoussis et d’Accra III, à faire diligence pour obtenir la libération immédiate et sans conditions du correspondant du quotidien l’Inter ;

- Dénonce avec vigueur toutes les menaces de mort et autres actes d’atteintes flagrantes à la liberté de la presse dont sont souvent l’objet, les journalistes, des responsables des forces nouvelles.

En tout état de cause, l’Union demande au gouvernement d’entreprendre toutes actions utiles en vue de préserver la vie de ses membres menacée aujourd’hui quotidiennement dans les zones sous contrôle rebelle.

Le Conseil Exécutif de l’UNJCI appelle le Secrétaire Général des Forces Nouvelles, par ailleurs Ministre d’Etat, Ministre de la Communication, Mr Soro Guillaume, à garantir la liberté de circulation et de travail pour les journalistes dans les zones sous contrôle de son mouvement comme il y est souvent engagé.


Fait à Abidjan le 29/09/2004

Pour le Conseil Exécutif de l’UNJCI
Le Président

Amos BEONAHO