Raid de la PJ à radio Frequenza Mora à Bastia ce
mardi 6 mai 2008. Les enquêteurs voulaient prendre l'ADN et les empreintes
digitales de tout le personnel. Ils cherchaient, à l'évidence, à trouver les
sources d'un communiqué du « FLNC 1976 » parvenu la veille à la
station. Devant l'opposition collective et unanime, ils y ont renoncé.
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier
syndicat de la profession, dénonce ces méthodes scandaleuses qui visent à
intimider, apporte tout son soutien aux personnels de RCFM et saisit les
autorités concernées en leur demandant des explications.
Dans quelle République sommes-nous où des citoyens se
verraient fichés parce qu'une information a été diffusée ?
Sur la protection des sources des journalistes, la
France, déjà très en retard sur la loi et la jurisprudence européennes, a enfin
rédigé, il y a quelques semaines un projet de loi, un texte très insuffisant
dans son état actuel. Il sera présenté aux députés le 15 mai sous le regard très
attentif de tous les journalistes.
Deux quotidiens nationaux «Le Monde » et « La
Tribune » ne paraissent pas ce même mardi car les personnels y sont en
grève pour la survie de ces deux titres et le pluralisme de l'information.
Dans quelle République sommes-nous où la liberté de
l'information ne serait plus garantie par la possibilité pour la presse
d'exister sans être soumise aux lois du marché qui, dans ce domaine, sont
liberticides ?
« Les médias sont un élément
primordial de la vie démocratique et il est donc tout à fait légitime de poser
la question de leur indépendance et de leur pluralisme. Cela étant, j'observe
que la France s'est dotée d'un nombre important d'instances de contrôle qui
s'assurent de la régularité des opérations et de l'indépendance des supports médiatiques, écrivait le candidat
Sarkozy au SNJ le 20 avril 2007.
Un an après et des crises à répétition dans toute la
presse, il est urgent de réformer le système des aides directes et indirectes
de l'Etat afin qu'elles répondent vraiment aux nécessités du pluralisme
essentiel dans un pays démocratique. Le SNJ y est prêt.
Parmi les autres engagements du candidat : « Je
suis favorable à ce que les chartes nationales et internationales garantissant
l'éthique de la profession soient annexées à la convention collective nationale
de travail des journalistes. Je proposerai aux partenaires sociaux de se saisir
de cette réforme importante et symboliquement trèsforte ». Rien à ce jour et les employeurs, pourtant relancés par les syndicats de
journalistes refusent même de répondre !
Quant à l'Audiovisuel
de Service Public pour lequel le même candidat nous écrivait :
« Je pense que l'augmentation des ressources publicitaires est possible et
qu'elle ne dénature pas le service public de l'audiovisuel », son
existence est menacée si aucun financement pérenne ne lui est garanti pour
l'accomplissement de toutes ses missions et sans ressources publicitaires.
Qui pourrait constater un tel bilan
sans vouloir y remédier rapidement ?
Paris, ce 6 mai 2008
