Des menaces contre des organes de presse au Cameroun

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), première organisation mondiale de journalistes (600.000 membres), a interpellé ce jeudi 26 janvier le Conseil National de la Communication (CNC) du Cameroun sur les menaces de suspension proférées à l’endroit de plusieurs organes de presse le 20 janvier 2017. Dans un communiqué diffusé sur la CRTV (Cameroun Radio et Télévision) le diffuseur d’état le 20 janvier dernier, le président du CNC, M. Peter Essoka a menacé de suspendre ou fermer des organes de presse « ayant diffusé des contenus séditieux et inquiétants ». M. Essoka avait dans son communiqué nommément cité certains organes de presse notamment Le Messager, Cameroon Post, The Guardian Post, Equinoxe TV, STV, The Times Journal, Canal 2 International, et des radios communautaires, qui, en diffusant des informations sur les manifestations de protestions dans les régions anglophones, soutiendraient des mouvements demandant la sécession ou le fédéralisme dans ces régions du pays. « Nous appelons les autorités camerounaises à mettre fin aux menaces contre les médias et les journalistes, pour engager le dialogue avec les médias et le SNJC, en vue d’une meilleure compréhension du rôle des médias et des journalistes dans la situation actuelle du pays », a déclaré Philippe Leruth, le président de la FIJ.   Depuis le 17 janvier le gouvernement a bloqué l’accès à internet dans les régions d’expression anglophones du Cameroun, notamment les régions du nord-ouest et sud-ouest. Ce qui empêche les populations locales d’utiliser les réseaux sociaux pour échanger des informations sur les manifestations de protestations. Par ailleurs, les autorités camerounaises ont interdit aux médias de couvrir ces manifestations en cours dans les zones anglophones du pays. Les manifestations publiques ont commencé depuis quelques mois dans ces régions anglophones du Cameroun protestant contre leur marginalisation dans les programmes du gouvernement par rapport aux régions francophones et dans les institutions de l’état. Dans un communiqué, l’affilié de la FIJ, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) a condamné cette sortie qualifiée de « dérive liberticide du Cnc » et a demandé à tous les médias et à tous les journalistes d’ignorer les injonctions du CNC et de continuer à « donner un écho juste et équitable à toutes les opinions émises par les citoyens camerounais sur les questions du fédéralisme et de la sécession ». « Nous demandons au CNC de plutôt travailler à protéger les organes de presse en renonçant à des mesures liberticides : seule une information libre peut aider à réduire les tensions au Cameroun », a conclu Philippe Leruth.

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