RDC : former des journalistes en période électorale

Dans le cadre du projet “Couverture des élections et sécurité en République démocratique du Congo”, 181 journalistes de dix régions considérées comme "très sensibles" ont participé aux ateliers organisés avant le début de la campagne présidentielle de 2018,  à l’approche des élections du 23 décembre.

Photo de l'atelier préparatoire de Kananga, tenu le 8 et 9 novembre. Crédit : Gilbert Mubangi Bet'ukany Nzoiba

Le projet “Couverture des élections et sécurité en République démocratique du Congo” a vu le jour grâce au soutien financier de Wallonie-Bruxelles International (WBI) et de l’appui technique et humain des autres partenaires de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) : son affiliée belge l’Association des journalistes professionnels (AJP), le Centre de recherche en sciences sociales organisations et médias (CRESSOM), organisateurs du projet en RDC, et ses partenaires locaux comme le SNPP, JED, OMEC, UNPC, UCOFEM, le FRPC et Presse en ligne. Le projet répond à une demande locale des responsables des médias, qui, jusqu’ici pour beaucoup, ne disposaient pas des outils relatifs à l’autorégulation des médias.

Les ateliers ont connu un véritable succès. Au total, 181 journalistes ont été formés lors d’ateliers organisés sur deux journées. Ces formations ont été tenues dans dix villes, identifiées comme les lieux «sensibles » du pays pour les journalistes  : Kinshasa (2), Lubumbashi (2), Goma, Bukavu, Bunia, Mbuji-Mayi, Kananga, Mbandaka, Kikwit et Matadi. Dans chacune des villes, un formateur et un coordonnateur locaux ont été associés et ont participé à l’organisation des ateliers.

Lors des rencontres, l’interactivité a été mise au rang d’honneur entre participants et formateurs. Ils ont notamment échangé sur les principaux problèmes rencontrés sur le terrain par les journalistes assurant la couverture des élections : le manque de contrat, le manque d’équipements, des informations orientées sur injonction des promoteurs des médias, un accès difficiles aux sources, et qui se heurtent bien souvent à des intimidations, pressions et attaques. Les participants ont également analysé  des cas d’étude, recherchant de possibles solutions. Enfin, des exercices pratiques ont également été mis en place, notamment lors du module de formation sur la sécurité des journalistes. A l’approche des élections, il s’agit d’un enjeu crucial alors que les tensions politiques se cristallisent et que la violence contre les journalistes s’intensifie.

Lors des formations, les responsables des organisations médiatiques nationales ont également pu rencontrer les représentants provinciaux et leur exprimer les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien dans l’exercice de leur profession.

Les participants ont émis le vœu de voir cette formation s’étendre aux reporters dans les mois à venir, espérant que les partenaires techniques et financiers appuient d’autres initiatives de ce type, particulièrement pour outiller les journalistes de 15 nouvelles provinces issues du découpage territorial de 2015.

Philippe Leruth, Président de la FIJ a déclaré :  « La formation des journalistes congolais à la couverture des campagnes électorales était un objectif important pour la FIJ, en cette année où la République Démocratique du Congo va connaître des scrutins très importants, à la fin décembre. Le succès des ateliers obtenus démontre l'utilité de cette initiative, qui renforcera aussi les liens de solidarité entre les journalistes en RDC. Les bénéficiaires de cette formation sont repartis dans leurs rédactions où ils feront bénéficier à leur tour leurs collègues de la formation reçue. La couverture de la campagne électorale se fera ainsi dans un contexte où les préoccupations professionnelles et déontologiques seront à l'esprit de tou(te)s les journalistes du pays.»

Jean-François Dumont, ancien secrétaire général adjoint de l’AJP, a ajouté : « la formation en RDC visait un effet démultiplicateur : outiller les responsables de rédaction pour que ceux-ci sensibilisent ensuite leurs collaborateurs. Je rêve à présent d’un autre effet bénéfique. Si les associations d’où émanent les formateurs congolais pouvaient mettre leurs énergies en commun dans une plateforme permanente, le journalisme en RDC y gagnerait à coup sûr beaucoup »

Le projet ne s’achève pas là. Une évaluation post-électorale de l’impact des ateliers sur les reportages des journalistes qui ont été formés sera réalisée dans les mois à venir par la FIJ et ses partenaires.

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